Le gouvernement syrien accepte de participer à des discussions préliminaires proposées par l'ONU afin de préparer une conférence de paix, a indiqué vendredi devant les Nations unies son chef de la diplomatie Walid Mouallem.

Il faisait référence à «quatre comités d'experts» suggérés par le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura pour mener, a-t-il dit, des «consultations préliminaires non contraignantes».

«Le rôle de ces comités est essentiellement d'échanger des idées et ils conduiront à des consultations préliminaires non contraignantes dont les résultats acceptés seront utilisés pour préparer le lancement de Genève 3», c'est-à-dire une troisième session de négociations de paix.

Les précédentes conférences de Genève s'étaient soldées par un échec en 2014. Elles avaient achoppé notamment sur la question du sort du président Bachar al-Assad dans une transition politique.

Walid Mouallem a réaffirmé à ce propos que «la lutte contre le terrorisme est une priorité pour progresser dans les autres domaines», dont la transition politique. «La Syrie, a-t-il déclaré, ne peut pas appliquer des mesures politiques démocratiques relatives à des élections ou une constitution alors que le terrorisme frappe sur son territoire».

«La seule manière de parvenir à une solution politique passe par un dialogue national entre Syriens sans ingérence étrangère», a-t-il réaffirmé.

M. de Mistura a nommé il y a dix jours les chefs des quatre groupes de travail thématiques entre Syriens mis sur pied par l'ONU en vue de relancer des négociations visant à mettre fin à quatre ans et demi de guerre en Syrie. Mais aucune indication n'a été donnée sur la date des premières réunions de ces groupes.

M. Mouallem a aussi averti d'emblée qu'il ne fallait pas s'attendre à beaucoup de flexibilité de la part de Damas dans ces discussions.

«Personne ne doit croire, a-t-il dit, qu'après les sacrifices endurés et la ténacité démontrée pendant plus de quatre ans, il pourrait obtenir [du régime syrien] par des moyens politiques ce qu'il n'a pas pu obtenir sur le champ de bataille, ni réaliser à la table de négociations ce qu'il a échoué à faire sur le terrain».

Évoquant les frappes aériennes russes en Syrie, Walid Mouallem a estimé qu'elles «sont une participation efficace au soutien des efforts syriens pour combattre le terrorisme». Il a aussi réitéré le soutien de Damas à l'idée russe d'une coalition antiterroriste élargie incluant le régime syrien et à laquelle l'ONU donnerait son aval.

Il a par contre affirmé que les frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis «sont inutiles si elles ne sont pas conduites en coopération avec l'armée syrienne». «On ne peut pas combattre le terrorisme depuis les airs seulement et toutes les précédentes opérations pour combattre [le terrorisme] n'ont fait que favoriser son expansion».