Les autorités turques ont au total arrêté 14 Russes, parmi lesquels une étudiante de l'Université de Moscou, qui tentaient d'entrer en Syrie, a annoncé vendredi l'ambassade de Russie à Ankara, citée par l'agence publique de presse russe Ria-Novosti.

Varvara Karaoulova, une étudiante de 19 ans dont l'arrestation à Kilis, un point de passage obligé pour toute personne notamment djihadiste, qui veut se rendre en Syrie, avait été annoncée dans la matinée, «a été arrêtée avec un groupe de 13 autres ressortissants russes», a précisé le porte-parole de l'ambassade, Igor Mitiakov, cité par l'agence.

Contactée par l'AFP, l'ambassade de Russie en Turquie n'était pas joignable dans l'immédiat.

La police turque a également arrêté quatre ressortissants azerbaïdjanais qui faisaient partie du même groupe, selon une source au sein des forces de l'ordre locales, citée par la chaîne d'information russe Lifenews.ru, connue pour ses liens avec les services de renseignement russes.

«Le groupe comprenait six femmes, quatre hommes et huit enfants», a affirmé cette source.

Le ministère russe de l'Intérieur a annoncé vendredi matin l'arrestation de Varvara Karaoulova, une étudiante en sciences humaines de l'Université de Moscou, précisant que cela avait été rendu possible grâce «à l'action d'Interpol et aux actions coordonnées des forces de l'ordre turques et russes».

Selon Ria Novosti, la jeune fille, une bonne élève qui «s'intéressait à l'islam et à la langue arabe» avait quitté la Russie le 27 mai en disant simplement à ses parents qu'elle allait à l'université.

Les autorités turques devraient rapidement la transférer à la représentation diplomatique russe avant son expulsion.

La police russe a souligné qu'elle avait transmis au Comité d'enquête russe, compétent pour les affaires criminelles, le dossier de Varvara Karaoulova qui, selon le ministère de l'Intérieur, «pourrait être inculpée (...) pour avoir tenté de rejoindre un groupe armé illégal».

D'habitude, les ressortissants russes qui essaient de se rendre en Syrie sont plutôt originaires des républiques musulmanes russes, notamment d'Ingouchie, du Daguestan et de Tchétchénie, dans le Caucase, ou du Tatarstan, en Russie centrale. Il est exceptionnel qu'une Russe slave cherche à se rendre clandestinement en Syrie.

Le gouvernement islamo-conservateur turc, auquel il a longtemps été reproché de ne pas suffisamment lutter contre les filières de recrutement djihadistes qui utilisent le territoire turc pour se rendre en Syrie, a nettement renforcé récemment les contrôles aux frontières.

Les autorités affirment avoir déjà expulsé plus de 1350 personnes soupçonnées de chercher à rejoindre les rangs de l'organisation État islamique (EI), et avoir installé des centres spéciaux dans les aéroports pour interroger les suspects.

La police turque a ainsi arrêté en début de semaine une Française qui rentrait de Syrie, où elle avait épousé un combattant du groupe armé État islamique.

Sonia Belayati, 22 ans, a été interpellée mardi à l'aube dans une gare routière de la province de Sanliurfa, à la suite d'un signalement fourni par la France, a indiqué à l'AFP un responsable turc sous couvert d'anonymat.