L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a condamné mercredi l'usage du chlore comme arme en Syrie, en violation du droit international, et recommande que les responsables soient traduits devant les tribunaux.

Le comité exécutif de l'OIAC exprime ses «préoccupations sérieuses» dans son rapport d'enquête, qui conclut «avec un degré élevé de certitude» que du chlore a été largué par hélicoptère sur trois villages du nord de la Syrie d'avril à août l'an dernier, faisant 13 morts.

La Syrie a joint les rangs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques en 2013, et déclaré volontairement un arsenal chimique de 1300 tonnes, qui a été détruit depuis. Toutefois, le chlore n'est pas un produit chimique à déclaration obligatoire, puisqu'il est aussi utilisé à des fins industrielles.

La mission d'enquête de l'OIAC n'identifie pas les responsables de ces attaques, mais cite plusieurs témoins «qui ont vu ou entendu un hélicoptère au-dessus du village avec des bombes-barils contenant des produits chimiques toxiques».

Le secrétaire au Foreign Office britannique, Philip Hammond, a indiqué que ce rapport vient corroborer un précédent, et appuie «les allégations selon lesquelles le régime Assad utilise toujours les armes chimiques en Syrie, en violation de la convention» internationale.

La Syrie, elle, assure qu'elle n'utilise pas d'armes chimiques ou du chlore, et jette le blâme sur les «terroristes» pour ces attaques.

La décision de la Syrie de se joindre à l'OIAC en 2013 avait été vue par plusieurs observateurs comme une façon d'éviter les frappes aériennes américaines, à la suite d'une attaque chimique sur une banlieue de Damas, qui avait fait des centaines de victimes civiles.

Washington et ses alliés occidentaux avaient alors accusé le gouvernement syrien d'être responsable de cette attaque meurtrière, mais Damas avait rejeté le blâme sur les rebelles.