Au moins 22 personnes ont péri vendredi dans l'explosion d'une voiture piégée devant une mosquée de la province de Deraa (sud) tandis qu'à Alep (nord), dix autres ont été tuées par des barils d'explosifs largués par des hélicoptères, selon une ONG.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué que le bilan pourrait s'alourdir à Namar, une localité contrôlée par les rebelles, car la voiture piégée a causé un grand nombre de blessés graves. Parmi les 22 morts figurent une femme et un enfant.

Dans le nord de la Syrie, les hélicoptères ont largué des barils d'explosifs sur le quartier de Bab al-Nairab, dans la vieille ville d'Alep, et sur celui de Salahine, dans le sud.

Au nord d'Alep, l'OSDH a affirmé que les jihadistes de l'État islamique (EI) avaient poursuivi leur progression en s'emparant du village de Baghaydine, près de la frontière turque.

Mercredi, l'EI avait pris aux rebelles huit villages entre Alep et la frontière au terme de combats meurtriers.

Ces victoires permettent à l'EI de s'ouvrir une voie vers les localités stratégiques d'Aazaz et de Marea, fief du Front islamique, une coalition de groupes islamistes qui combattent l'EI.

La prise d'Aazaz, proche de la frontière turque et du poste-frontière de Bab al-Salam, vital pour la rébellion, pourrait constituer un atout pour l'EI qui veut étendre son «califat», proclamé début juin sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.

Apparu en 2013 en Syrie, l'EI s'est attiré les foudres des rebelles syriens notamment en raison de ses exactions, ce qui a déclenché des combats sanglants.

Pour l'expert Charles Lister de Brooking à Doha, les rebelles du nord de la Syrie font face à «une menace existentielle».

Selon M. Lister, qui s'exprimait sur le site de CNN, si l'EI réussit à s'emparer d'Aazaz, il coupe la route d'approvisionnement des rebelles à partir de la Turquie et s'ils prennent Marea, ils peuvent lancer des attaques sur Alep, divisée entre forces du régime et rebelles depuis juillet 2012.

Entre l'avancée de l'armée dans la banlieue est d'Alep et l'avancée de l'EI dans le nord, les rebelles sont assiégés, selon lui.

Le CICR a estimé vendredi que les combats dans la province d'Alep plaçaient les civils «dans des conditions épouvantables».

Le CICR a indiqué qu'il travaillait avec le Croissant rouge syrien pour «livrer une aide médicale dans toute la province, tant dans la partie tenue par le régime que celle tenue par les rebelles».