Six enfants d'une même famille ont péri dans un bombardement de l'armée syrienne sur la région septentrionale d'Alep tandis que trois autres enfants ont été tués dans des raids ailleurs dans le pays, a rapporté une ONG mercredi.

Par ailleurs, des combats très violents se déroulaient mercredi à Jobar, dans l'est de Damas, où l'armée tentait de reprendre le terrain perdu les jours précédents face aux rebelles, alors que trois personnes ont été tuées par des obus tirés par les rebelles sur Damas.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui cite des habitants, trois fillettes et trois garçons de la famille Moslem ont été tués mardi dans des raids sur le village de Wahchiyé, situé dans le nord de la province d'Alep contrôlée en majorité par les rebelles. L'Observatoire n'était pas en mesure de fournir leurs âges exacts.

L'armée a intensifié récemment ses bombardements aériens sur le nord d'Alep «pour disperser les forces rebelles et tenter de reprendre des bastions» comme la localité de Marea, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

«Les habitants sont tristes, car le monde ne réagit plus et trouve normal ce qui se passe en Syrie. Ce sentiment d'abandon est renforcé par le fait que chacun a les yeux tournés vers Gaza. Mais ici, tous les jours, il y a des civils qui meurent», s'est indigné auprès de l'AFP le militant anti-régime d'Alep Mohammad Wissam, joint par internet.

Mardi soir également, un adolescent de 15 ans a péri lors d'un raid sur la localité de Latamné dans la province de Hama (centre) et une fillette de sept ans a été tuée dans un bombardement de l'armée près de la ville de Jisr al-Choughour, dans la province d'Idlib (nord-ouest) autre fief de la rébellion.

Et dans la province de Deir Ezzor (est), contrôlée par les djihadistes ultra-radicaux de l'État islamique (EI), une fillette de six ans a été tuée dans un autre raid aérien.

Le conflit syrien, qui a fait plus de 170 000 morts et poussé à la fuite plus de neuf millions de personnes depuis trois ans, est devenu de plus en plus complexe avec les rebelles tentant de renverser le régime de Bachar al-Assad, mais combattant aussi les djihadistes de l'EI.

Plus de 9000 enfants ont péri dans les violences, selon l'OSDH.

À Jobar, dans l'est de Damas, les combats se poursuivaient mercredi avec la même intensité. «Les opérations continuent et l'armée a remporté des succès dans plusieurs directions, mais la présence de civils rend sa progression plus difficile», a affirmé à l'AFP un haut responsable des services de sécurité.

«L'armée a regagné plusieurs positions prises récemment par les rebelles», a-t-il ajouté.

Le quartier de Jobar est tenu par les rebelles, mais ses abords sont aux mains de l'armée. C'est un verrou stratégique qui ouvre sur la place des Abbassides. Si les insurgés le franchissent, ils mettront en danger le système de défense du régime et pourront se retrouver facilement au centre de la capitale.

Par ailleurs, selon l'agence officielle Sana, des obus tirés par les rebelles sur Damas ont causé la mort de trois civils et fait six blessés à Zablatani (centre) et quatre autres blessés à Barzé (nord).