Le gouvernement syrien a affirmé dimanche qu'il était prêt à coopérer avec l'ONU pour la mise en oeuvre d'une résolution non contraignante sur l'accès humanitaire en Syrie, si la «souveraineté nationale» est respectée.

Le ministère des Affaires étrangères a d'autre part estimé nécessaire que «les causes de la crise humanitaire» soient traitées, dénonçant «le terrorisme soutenu par l'étranger» et les sanctions imposées au régime du président Bachar al-Assad.

Il s'agit de la première réaction du gouvernement syrien à l'adoption samedi par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2139 qui réclame la levée du siège de plusieurs villes de Syrie et des facilités de passage pour les convois humanitaires.

«Nous poursuivrons notre coopération avec l'ONU pour appliquer la résolution 2139, dans le cadre du respect des principes de l'ONU (...) notamment le respect de la souveraineté nationale, du rôle de l'État et des principes de neutralité et d'honnêteté», a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Nous sommes prêts à coopérer avec le représentant de l'ONU (en Syrie) et les organisations humanitaires internationales afin de (trouver) les mécanismes garantissant l'application de la résolution», ajoute le communiqué.

D'autre part, Damas se félicite du fait que la résolution de l'ONU «condamne fermement les attaques terroristes menées par des organisations liées à al-Qaïda».

Le Conseil de sécurité «reconnaît» ainsi que des «terroristes extrémistes liés à Al-Qaïda» sont actifs en Syrie, estime le communiqué des Affaires étrangères syriennes saluant «un pas dans la bonne direction».

Plus de 140 000 personnes ont été tuées en près de trois ans d'un conflit dévastateur, et des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer.

Au départ pacifique, la révolte en Syrie s'est transformée en guerre civile après avoir été brutalement réprimée. Des déserteurs et des civils ont pris les armes et formé une coalition rebelle qu'ont rejoint des groupes jihadistes dont certains liés à Al-Qaïda.

Depuis le début, le régime Assad accuse les rebelles d'être des terroristes soutenus de l'étranger.

Le ministère syrien a appelé l'ONU à prendre des «mesures contraignant les pays impliqués dans le financement, l'entraînement et l'armement des groupes terroristes, de cesser leur soutien au terrorisme».

Ces déclarations semblent viser l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie qui soutiennent les rebelles cherchant à renverser le régime syrien, que soutiennent la Russie, l'Iran et le mouvement chiite libanais  Hezbollah.

Le ministère dénonce également les sanctions imposées au régime comme «une atteinte aux conditions de vie des citoyens syriens».

La résolution de l'ONU --âprement négociée avec Moscou-- ne prévoit pas de sanctions automatiques mais laisse ouverte la possibilité d'agir ultérieurement contre les récalcitrants. Il faudra alors toutefois une nouvelle décision du Conseil, que la Russie bloquerait à coup sûr.

La résolution adoptée samedi appelle toutes les parties au conflit à lever immédiatement les sièges des zones peuplées.

«Affamer les civils est une tactique de guerre prohibée par les lois humanitaires internationales», stipule la résolution. Le texte demande également la fin des attaques contre les civils, «y compris les bombardements aériens, notamment l'utilisation de barils d'explosifs», une référence claire à la tactique employée par l'armée.