L'armée syrienne et les rebelles ont conclu ces derniers jours des armistices dans la majorité des localités autour de Damas, dont le dernier en date lundi à Babbila, alors qu'à Genève les négociations se sont soldées par un échec.

Après plus d'un an et demi de batailles féroces dans et autour de la capitale, les forces loyalistes au président Bachar al-Assad et les rebelles sont arrivés à un compromis au terme duquel aucun des belligérants ne peut clamer victoire.

Ces trêves ont été négociées par des personnalités politiques ou des hommes d'affaires originaires de ces localités.

Une source au sein des services de sécurité ainsi que les rebelles ont assuré que l'accord permet l'entrée de nourriture dans ces localités frappées par la disette en raison d'un siège hermétique et en échange les rebelles ont rendu leurs armes lourdes et hissé le drapeau officiel syrien à la place de l'étendard de la révolution.

Jusqu'à présent les accords concernent à Damas les quartiers de Barzé et le camp palestinien de Yarmouk, et dans la proche banlieue, Qoudsaya (nord-est), Mouadamiyat al-Cham (sud-ouest), Beit Sahem et Yalda (sud), et dernièrement Babbila (sud).

Des négociations sont en cours de finalisation à Harasta, ce qui n'est pas le cas de Daraya (sud-ouest) et Douma (nord-est).

Une journaliste de l'AFP, qui s'est rendue lundi avec l'armée à Babbila, a vu des dizaines d'habitants crier: «Un, un, un, le peuple syrien est un».

Elle a vu une ville complètement ravagée par les bombardements et les incendies. Dans la rue principale de la localité, tous les bâtiments sont endommagés.

Lundi, les forces du régime ont hissé le drapeau officiel syrien sur le toit de la municipalité de la ville, qui fut un bastion des rebelles.

Ces derniers sont toujours présents dans la localité et devraient bénéficier d'une amnistie gouvernementale, dans le cadre de l'accord.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, les rebelles et les loyalistes ont établi des postes de contrôle communs dans certaines localités, comme à Qoudsaya.

La guerre civile, qui va bientôt entrer dans sa quatrième année, a fait 140 000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.

Un activiste de Damas a affirmé que ces accords sont largement soutenus par les habitants, car ils ont perdu leur logis et doivent payer un prix exorbitant pour se nourrir en raison de l'inflation et de la corruption.

Les activistes ont souligné aussi que ces trêves sont intervenues après que l'armée eut imposé un siège total sans réussir toutefois à s'emparer de ces poches de résistance et que les rebelles n'ont pas pu s'emparer de la capitale.