Le président américain Barack Obama a déclaré en recevant le roi de Jordanie qu'il voulait accroître la pression sur le régime syrien, peu avant que l'ONU ne mette fin aux négociations de Genève à l'issue de trois semaines d'impasse.

«Nous ne nous attendons pas à régler cela (le conflit syrien, ndlr) à court terme, alors il va y avoir des mesures immédiates que nous allons devoir prendre pour aider la situation humanitaire là-bas», a déclaré tard vendredi M. Obama lors d'une rencontre avec le roi Abdallah II au sujet de la guerre civile qui ravage depuis près de trois ans la Syrie.

«Il y aura des mesures intermédiaires que nous pourrons prendre pour mettre davantage de pression sur le régime d'Assad», a ajouté, sans fournir de précisions, le président américain.

Barack Obama a reçu le roi Abdallah II de Jordanie en Californie (ouest) pour parler de la crise en Syrie et du processus de paix israélo-palestinien, avant de consulter Israël et l'Arabie saoudite dans les semaines à venir.

Cet entretien a eu lieu dans une propriété de Rancho Mirage, à 200 km au sud-est de Los Angeles. Cet endroit avait déjà servi de décor à un sommet informel entre M. Obama et son homologue chinois Xi Jinping en juin dernier.

Barack Obama a par ailleurs proposé un milliard de dollars en garanties de prêts à la Jordanie, ainsi que le renouvellement d'un accord de coopération représentant 660 millions de dollars par an.

Ces fonds sont en partie destinés à aider ce pays à faire face à l'afflux continu de réfugiés qui fuient la guerre civile en Syrie, ainsi qu'à compenser la perte de ressources en gaz en provenance d'Égypte.

Le souverain hachémite, l'un des principaux alliés des États-Unis au Moyen-Orient, avait rencontré mercredi à Washington le vice-président Joe Biden, évoquant avec lui des «mesures en cours pour parvenir à une transition politique et une fin au conflit en Syrie» et «la façon de répondre le mieux à la menace grandissante de l'extrémisme violent alimenté par le conflit syrien», selon l'exécutif américain.

Le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi a mis fin samedi aux négociations de Genève, sans fixer de nouveau rendez-vous, après avoir constaté l'impasse des discussions entre opposition et gouvernement.

Une résolution humanitaire pas exclue 

Selon un haut responsable américain, Washington a essayé «de travailler avec la Russie et de lui faire comprendre que le statu quo ne servait pas non plus ses intérêts».

Après avoir critiqué Moscou pour avoir mis à deux reprises son véto à des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, le responsable a affirmé qu'»il n'était pas exclu de parvenir à un accord sur une résolution humanitaire» avec la Russie.

Cette résolution pourrait être «forte en ce qui concerne les obligations qui seraient imposées au régime (de Damas) pour faciliter l'accès humanitaire», mais ne mentionnerait pas nécessairement la menace de la force ou de sanctions accrues.

Les Russes «ne peuvent être gagnants sur tous les tableaux», a dit le responsable américain. «Ils ne peuvent dire qu'ils sont favorables à des négociations à Genève et à un gouvernement de transition doté d'une entière autorité ainsi qu'à un accès humanitaire et avoir des Jeux olympiques réussis d'une part, et de l'autre soutenir activement ce régime qui tue des gens de la manière la plus brutale».

L'entretien de Barack Obama avec le roi Abdallah est le premier d'une série de rencontres que le président américain doit avoir avec des acteurs clés du conflit israélo-palestinien, alors que les États-Unis ont relancé leurs efforts de paix depuis juillet 2013.

La Maison-Blanche a annoncé cette semaine que M. Obama recevrait le 3 mars M. Netanyahu à la Maison-Blanche. Le président américain effectuera en outre une visite en Arabie saoudite, un autre allié historique, en conclusion d'une tournée européenne fin mars.