Au moins 10 personnes ont été tuées mardi dans un bombardement de l'armée de l'air syrienne ciblant un quartier tenu par les rebelles à Alep, dans le nord du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la province d'Alep, des combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) ont refusé d'obéir aux ordres qui leur intimaient de quitter un front de bataille avec les forces gouvernementales pour aller affronter des rebelles, leur anciens alliés.

«Un raid a touché une station de bus (...) à Jisr al-Hajj», a expliqué l'OSDH, en faisant état de la mort de dix personnes dans ce quartier de l'ouest de la ville d'Alep tenu par les rebelles. Une vidéo amateur, diffusée par l'OSDH, montre un énorme incendie.

Des bombardements aériens ont également visé Al-Ansari, dans le sud-ouest de cette ville, autrefois capitale économique de la Syrie, en grande partie ravagée par des combats et des bombardements depuis un assaut rebelle en juillet 2012.

Le 15 décembre, l'aviation du régime de Bachar al-Assad a lancé une offensive massive sur Alep, faisant depuis des centaines de morts, en majorité des civils, selon l'OSDH.

«Il y a eu des raids tous les jours depuis le 15 décembre, sauf lorsque la météo ne permettait pas une visibilité suffisante», a assuré Mohammed al-Khatieb, un militant basé à Alep, interrogé par l'AFP via internet. Les corps des victimes tuées mardi ont été retrouvés «carbonisés», a-t-il ajouté.

Une autre vidéo diffusée par l'OSDH montre un homme portant un enfant blessé dans les bras fuyant d'un immeuble endommagé, a priori dans le quartier d'Al-Ansari. L'enfant a une blessure à la tête, et on peut voir des traces de sang couvertes de poussière sur son visage.

Selon l'OSDH toujours des combattants de l'EIIL ont refusé de cesser le feu contre les troupes du régime pour aller combattre des rebelles, comme leur intimait leur hiérarchie.

Le 3 janvier, de nombreux groupes rebelles ont retourné leurs armes contre l'EIIL, excédés par les exactions qu'il lui attribue et sa volonté d'hégémonie. Depuis, de violents combats font rage dans le nord du pays entre ces anciens alliés.

Depuis le début de la révolte lancée en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, qui s'est transformée en insurrection armée, les violences ont fait plus de 130 000 morts selon l'OSDH, ainsi que 2,4 millions de réfugiés et des millions de déplacés d'après l'ONU.