Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a prévenu vendredi que le monde ne se laisserait pas «duper» par le régime syrien, martelant que la conférence de paix Genève-2 la semaine prochaine visait la mise en oeuvre d'une transition politique en Syrie.

«Personne ne se fera duper», a déclaré M. Kerry devant la presse à Washington, ajoutant que le but de la conférence en Suisse à partir de mardi était «l'application de Genève-1», un accord international signé en juin 2012, mais jamais appliqué, prévoyant un gouvernement de transition en Syrie.

Le chef de la diplomatie américaine était interrogé par la presse à propos d'une lettre de la diplomatie syrienne adressée à l'ONU, dans laquelle Damas avertissait qu'à ses yeux le but de Genève-2 était de lutter contre «le terrorisme» et non de parler de «transition politique».

M. Kerry a accusé le régime de Bachar al-Assad de «révisionnisme en essayant de détourner l'objectif» de la conférence internationale de la semaine prochaine, d'abord à Montreux puis à Genève.

Le régime syrien «peut fanfaronner, protester et déformer les choses, l'essentiel est que nous allions à Genève-2 pour appliquer Genève-1 et que si Assad ne fait pas cela, il ouvre la porte à une réponse plus forte», a prévenu M. Kerry répétant que les États-Unis disposaient de plusieurs «options» au regard du conflit syrien.

Le régime de Damas a promis vendredi des gestes «humanitaires» à quelques jours de l'ouverture de la conférence de paix dite de Genève-2, au moment où l'opposition syrienne en exil, très divisée et sous la pression de ses parrains, doit décider d'y participer ou pas.

À cinq jours du coup d'envoi du rendez-vous diplomatique imposé par la Russie et les États-Unis, le pouvoir syrien s'est dit prêt à autoriser des convois d'aide, à échanger des prisonniers avec les rebelles et à mettre en oeuvre un plan de cessez-le-feu à Alep.