Un jeune Canadien qui habitait à Calgary jusqu'en novembre 2012 serait mort en Syrie alors qu'il participait aux activités du groupe djihadiste Jabhat al Nusra, lié à Al Qaida, selon la CBC.

L'information a d'abord circulé sur les réseaux sociaux, mercredi, puis a été confirmée par divers médias. Damian Clairmont, 22 ans, aurait été blessé lors d'une bataille près de la ville d'Alep, puis abattu par les forces de l'Armée syrienne libre.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) aurait communiqué avec la mère de M. Clairmont une première fois en janvier 2013 pour l'informer que son fils se trouvait en Syrie, selon les informations publiées par le National Post.

Le mois suivant, lorsqu'il l'a appelée, elle lui aurait dit qu'elle savait tout. M. Clairmont affirmait plutôt être en Égypte pour y faire des études.

« Il m'a finalement dit qu'il mettait en place certains matériels et que c'était vraiment ennuyant. À un moment donné, il m'a dit qu'il était sur la ligne de front, mais il ne me disait jamais sur quelle ligne de front », a expliqué la mère de Damian Clairmont au quotidien torontois.

Joint par La Presse, le SCRS n'a pas voulu commenter la mort du jeune homme.

« Je peux [toutefois] vous affirmer que la participation de Canadiens à des activités extrémistes à l'étranger constitue une tendance préoccupante, et de fait, la Syrie est devenue une destination privilégiée par ces personnes », a expliqué Tahera Mufti, porte-parole du SCRS.

« On estime que des dizaines de Canadiens se sont rendus ou prévoient se rendre dans des régions du monde dans le but de se livrer à des activités terroristes », a-t-elle aussi indiqué.

Un jeune décrocheur

Damian Clairmont serait né en Nouvelle-Écosse dans une famille catholique francophone, explique le National Post, qui a retracé sa famille. Il serait déménagé à Calgary en 1997.

En 4e secondaire (10e année dans le système scolaire albertain), il aurait abandonné l'école pour poursuivre son éducation à la maison. Souffrant de troubles de l'identité et d'anxiété, il aurait fait une tentative de suicide en buvant du liquide antigel, ce qui a nécessité une hospitalisation d'environ deux mois.

C'est à sa sortie de l'hôpital qu'il se serait converti à l'islam. Sa personnalité aurait changé, a raconté sa mère au quotidien torontois, lorsqu'il a commencé à fréquenter une nouvelle mosquée. Il aurait finalement quitté le pays pour de bon en novembre 2012.

« Quand je n'ai pas de ses nouvelles pendant une semaine, je commence à paniquer. Quand je réussis à lui parler au téléphone, c'est difficile, puisque j'entends les avions et d'autres choses qui se passent autour de lui. Il doit parfois courir pendant une minute parce que les avions pourraient laisser tomber une bombe », a dit la mère de M. Clairmont au National Post.

Le jeune homme n'est pas le seul Canadien à avoir combattu en Syrie. Près d'une cinquantaine de Canadiens seraient actifs dans divers foyers d'insurrection, selon les données divulguées par le SCRS. Ce chiffre, rapportait La Presse en avril dernier, est vraisemblablement en deçà de la réalité.