Les États-Unis pensent pouvoir convaincre l'opposition syrienne modérée de venir à la conférence internationale de paix dite Genève-2, fin janvier en Suisse, à laquelle l'Iran ne participera pas, ont indiqué vendredi des diplomates américains.

Le secrétaire d'État John Kerry doit participer dimanche à Paris à une nouvelle réunion du groupe des «Amis de la Syrie», ou «London 11», rassemblant le président de la Coalition nationale de l'opposition syrienne Ahmad Jarba et les ministres des 11 États qui la soutiennent (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Turquie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Égypte et Jordanie).

Ces pays vont multiplier à Paris les pressions pour persuader l'opposition syrienne de participer à la conférence Genève-2 qui doit s'ouvrir à Montreux (Suisse) le 22 janvier, sous l'égide de l'ONU.

«Il y a des gens tout autour de la planète qui font de leur mieux pour faire venir (les opposants syriens) avec une position unifiée» en Suisse, a assuré un responsable du département d'État, dont l'ambassadeur pour la Syrie Robert Ford travaille depuis près d'un an à coaliser cette opposition.

«A titre personnel, je suis assez confiant dans le fait qu'ils vont réussir» à convaincre l'opposition d'être présente à Genève-2, a ajouté ce diplomate lors d'une conférence téléphonique.

Mais réunie cette semaine à Istanbul, la Coalition, profondément divisée, n'a pas tranché sur Genève-2 et reporté sa décision au 17 janvier. Les principaux groupes de combattants rebelles ont mis en garde les opposants politiques en exil contre toute forme de négociations avec Damas et le Conseil national syrien, principale composante de la Coalition, a déjà exprimé son refus de participer à Genève-2, exigeant des garanties sur un départ du président Bachar al-Assad.

Genève-2 «sera leur première occasion d'être face au gouvernement syrien et je pense qu'ils ne rateront pas l'occasion», a encore prédit le diplomate.

Genève-2 doit rassembler à une même table régime et opposition en Syrie pour discuter d'une hypothétique transition politique, selon les contours d'un règlement signé le 30 juin 2012 à Genève, mais jamais appliqué.

Cette conférence sera présidée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a invité une vingtaine de pays, mais pas l'Iran. La Russie, qui soutient le régime syrien, est favorable à la présence de Téhéran à Genève-2, mais les États-Unis y sont opposés, en tout cas à une participation au niveau ministériel.

«L'Iran n'a pas accepté les dispositions de l'accord de Genève (en 2012) et, non, ils ne viennent pas», a affirmé le responsable américain. Un autre diplomate a toutefois rappelé que cette question serait encore «débattue» à Paris, notamment au cours d'une rencontre lundi entre M. Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.