Au moins 25 civils, dont quatre enfants, ont péri dans des raids aériens de l'armée syrienne sur un marché de légumes et près d'un hôpital dans un quartier rebelle d'Alep (nord), a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

D'après l'ONG, les hélicoptères militaires du régime ont largué des «barils d'explosifs» sur le quartier rebelle de Tariq al-Bab dans l'est de l'ex-capitale économique de Syrie, deux semaines après le début de l'offensive aérienne sur les secteurs tenus par les insurgés dans la ville.

Deux femmes, deux adolescents et un journaliste-citoyen figurent également parmi les victimes de ces raids sur le quartier de Tariq al-Bab, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

«Le bilan pourrait s'alourdir car il y a des dizaines de blessés», a indiqué l'ONG qui se fonde sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.

«Les raids ont visé un marché bondé où les gens achètent des légumes et des appareils électroménagers, ce qui explique le grand nombre de morts», a indiqué la Commission générale de la révolution, un réseau de militants.

«Il y a de nombreux immeubles détruits, dont l'un s'est effondré», ont ajouté ces militants.

Sur une vidéo diffusée par des militants, et qui ne peut être authentifiée, on voit des destructions dans un marché ainsi que des voitures calcinées. «On a retiré des restes d'enfants, ils étaient là avec deux femmes et un homme», lance un homme en désignant une carcasse de voiture.

«Il y avait des femmes sans têtes dans une voiture, on a mis des restes humains dans des sacs...Que Dieu se venge de toi, tyran», crie-t-il à l'adresse de Bachar al-Assad.

Selon l'OSDH et les militants, le régime de Bachar al-Assad mène depuis deux semaines une campagne de bombardements aériens qui a fait plus de 400 morts dans les quartiers rebelles d'Alep.

Cette offensive, menée à coups de «barils d'explosifs» selon l'OSDH, a été condamnée par les pays occidentaux et des organisations internationales, tandis que le régime a expliqué viser des «terroristes» installés parmi les civils.

Alep, un des principaux fronts du conflit qui ravage le pays depuis plus de deux ans et demi, est divisée depuis l'été 2012 entre secteurs rebelles et zones tenues par le régime.

D'après l'OSDH, le régime tente d'avancer sur les quartiers rebelles, situés en majorité dans l'est de la ville, en ayant recours à des tactiques déjà utilisées pour reprendre d'autres localités.

«Le régime veut reprendre les quartiers rebelles à travers des raids aériens, qui terrorisent la population et dispersent les insurgés», indique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

«Par la suite, il tentera d'assiéger ces secteurs, même si pour le moment il n'a pas assez de troupes», a-t-il ajouté.

Samedi, le régime a également largué des barils d'explosifs dans les environs de la prison d'Alep, à la périphérie nord de la ville, selon l'OSDH. Cette prison est assiégée depuis avril par le Front Al-Nosra (jihadiste) et des groupes rebelles islamistes qui cherchent à en prendre le contrôle.

D'après l'Observatoire, les avions et les hélicoptères du régime décollent des aéroports militaires de la province d'Alep, notamment de Naïrab, à l'est de la métropole.

Si officiellement le régime ne reconnaît pas le recours à ces barils, une source de sécurité a affirmé à l'AFP que cette technique était moins coûteuse que des missiles.

À Mouadamiyat al-Cham, une banlieue au sud-ouest de Damas assiégée et bombardée depuis un an, des militants ont affirmé que «plusieurs véhicules transportant de l'aide humanitaire» étaient arrivés.

Une trêve avait été conclue mercredi entre armée et rebelles, prévoyant que de la nourriture soit acheminée en échange de signes de «bonne volonté» de la part les habitants, matérialisés par des drapeaux du régime hissés sur les citernes à eau.