Les chefs du Conseil national syrien (CNS), le principal groupe d'opposition modéré reconnu par l'Occident en Syrie, affirment dans une lettre qu'ils feront tout en leur possible pour protéger les journalistes en devoir dans le pays et qu'ils travailleront à faire libérer ceux qui ont été enlevés en tentant de «mettre en lumière la souffrance du peuple syrien».

Cette lettre du Conseil militaire suprême, l'aile militaire de la CNS, répondait à un appel de 13 importants groupes de presse internationaux demandant des mesures urgentes contre les actions des groupes rebelles qui visent les journalistes à l'étranger.

La Syrie est devenue le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes et le nombre d'enlèvements a atteint cette année un niveau sans précédent.

Les agences de nouvelles tiennent secrets plusieurs de ces enlèvements dans l'espoir que l'absence d'attention médiatique favorise les négociations avec les ravisseurs. En ce moment, on estime à plus de 30 le nombre de journalistes détenus. Le nombre d'enlèvements et le manque de résultats des efforts de médiation ont toutefois poussé certains employeurs et familles à les révéler publiquement.

La vaste majorité des enlèvements ont eu lieu dans des régions contrôlées par les rebelles, dans le nord et l'est de la Syrie, où des groupes liés à al-Qaïda sont particulièrement puissants.

La semaine dernière, 13 agences de presse, dont l'Associated Press, ont envoyé une lettre au Conseil militaire suprême, qui chapeaute l'Armée syrienne libre, ainsi qu'à des groupes armés indépendants pour leur demander de les aider à mettre fin aux abus contre les journalistes.

«Nous ferons tout en notre pouvoir pour mettre fin aux abus contre les journalistes qui ont eu lieu et continuent d'arriver, peu importe leur couverture (des événements), dit la lettre. Beaucoup de ces kidnappeurs font partie de groupes qui sont étrangers à la culture et à la bonté du peuple syrien.»

Il était cependant impossible de savoir concrètement ce que le conseil et l'Armée syrienne libre peuvent faire pour protéger les journalistes, alors qu'ils ont eux-mêmes parfois dû plier l'échine devant les groupes islamistes extrémistes qui sont soupçonnés de perpétrer ces enlèvements.