Au moins 15 supplétifs de l'armée syrienne ont été tués jeudi lors d'une offensive des rebelles, qui tentent de reprendre la base militaire 80 près d'Alep, conquise le 10 novembre par le régime, a affirmé une ONG.

Au même moment, la guerre faisait également rage au nord de Damas, dans la région de Qalamoun, où l'armée mène une offensive d'envergure pour déloger rebelles et jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«Quinze membres des Forces de défense nationale (FDN) ont été tués dans des combats les opposant aux jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra ainsi que des rebelles islamistes près de la base 80, dans la province d'Alep», a affirmé cette organisation.

Un haut responsable militaire syrien a affirmé à l'AFP ne pas être au courant d'une attaque rebelle contre cette base.

Plus au centre, dans la région montagneuse de Qalamoun, à la frontière avec le Liban, des combats très violents ont fait des dizaines de morts ces derniers jours.

Jeudi, les affrontements avaient lieu à Deir Attiya, à 80 km au nord de Damas, alors que plusieurs localités de la région étaient bombardées par l'armée, selon l'OSDH.

Amer, un militant anti-régime de la région de Qalamoun a indiqué à l'AFP, via internet, que la situation humanitaire était «très mauvaise». «À cause de la densité de la population, nous craignons une catastrophe»,a-t-il ajouté.

Cette région est stratégique, car elle se situe près de la frontière libanaise, sur la route entre la capitale et Homs (centre). Si le régime parvient à la reprendre, il bloquera l'accès des rebelles au Liban et leur approvisionnement en armes.

Des milliers de personnes ont fui ces territoires relativement épargnés jusqu'à la semaine dernière pour trouver refuge au Liban, notamment dans la localité d'Aarsal.

Une source militaire syrienne a confirmé les combats à Deir Attiya contre «les terroristes qui ont fui Qara», une localité prise mardi par l'armée.

Par ailleurs, des obus tirés tant par les rebelles que par les soldats se sont abattus dans la région de Homs, au centre du pays, tuant au moins 18 personnes, dont deux membres des «moukhabarat», les services secrets du régime, selon l'Observatoire.

Et à Damas, «six personnes ont été blessées jeudi par la chute d'obus sur des quartiers de la capitale, tirés par des terroristes», selon l'agence officielle Sana.

Les obus, qui ont causé des dégâts matériels, sont tombés sur les quartiers de Roukneddine (nord), Barzé (nord-est), ainsi que dans les quartiers du centre de Damas, à Bab-Touma, Qassaa et Abassides, a précisé l'agence.

Le terme «terroriste» désigne les rebelles dans la terminologie du régime.

Bloqué au centre de la troisième ville du pays, soumise à un siège depuis 500 jours, le militant Yazan affichait son désespoir. «Dans la guerre, il y a ceux qui profitent du bain de sang et d'autres qui paient le prix», a-t-il dit à l'AFP.

Plus de 120 000 personnes ont péri depuis mars 2011 et des millions d'autres ont dû fuir leur maison pour d'autres régions considérées comme plus sûres, ou pour l'étranger.