L'Organisation mondiale de la santé (OMS) soupçonne une éclosion de poliomyélite en Syrie, une mauvaise nouvelle pour la lutte visant à éradiquer cette maladie dans le monde.

L'OMS, dont le siège se trouve à Genève, affirme qu'une dizaine de cas de paralysie ont été signalés récemment dans la province de Deir Al-Zour, dans l'est de la Syrie.

Selon le principal responsable de l'OMS pour l'éradication de la polio, les premiers tests laissent croire que la polio est la cause de ces paralysies. L'organisation accroît ses efforts en vue de ce qui pourrait devenir une situation de crise.

Le docteur Bruce Aylward, un Canadien, estime qu'il y a un risque de voir une large éclosion de la polio en Syrie, et qu'il faudra du temps pour que la situation revienne sous contrôle.

L'effondrement des services de santé depuis le début de la guerre civile en Syrie signifie que de nombreux enfants syriens n'ont pas été vaccinés contre la polio.

La confirmation finale des cas suspects pourrait prendre encore quelques jours, mais le docteur Aylward affirme que l'OMS s'attend au pire.

Il s'agit du plus récent recul dans la lutte mondiale pour éradiquer la polio, qui a déjà pris 13 ans de retard sur l'échéancier établi et qui a coûté des milliards de dollars.

Même si la polio reste endémique dans seulement trois pays - le Pakistan, l'Afghanistan et le Nigeria -, plusieurs pays ont vécu cette année une réapparition de la maladie, par le biais de virus venus d'ailleurs.

Parmi ces pays figure la Somalie, où les campagnes de vaccination contre la polio ont été abandonnées pendant quatre ans à cause du conflit dans le sud du pays.

Les conflits et l'éclosion de maladies vont souvent de pair. En Syrie, les efforts en vue d'éteindre cette éclosion risquent d'être considérables, admet le docteur Aylward.

«Si les cas sont confirmés, il nous faudra six mois de campagnes de vaccination mensuelles pour reprendre le contrôle», a-t-il déclaré.