Les rebelles en Syrie ont lancé lundi un assaut d'envergure contre deux bases militaires stratégiques du nord-ouest du pays, dans lequel au moins 14 personnes sont mortes, rapporte une ONG syrienne.

L'attaque baptisée «le séisme», et toujours en cours en soirée, a été lancée contre les bases de Wadi Deif et d'Hamidiyé, dans la province d'Idleb, que les insurgés assiègent depuis près d'un an, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moins 10 soldats ont été tués et trois tanks détruits par des roquettes et des tirs au mortier lancés par les rebelles, a précisé l'ONG, et les insurgés sont parvenus à capturer un officier et trois soldats en tendant une embuscade à l'intérieur d'Hamidiyé.

Les hélicoptères du régime de Bachar al-Assad «lancent de leur côté des barils explosifs sur les positions des rebelles aux environs des deux bases», précise l'OSDH.

Du côté rebelle, au moins quatre combattants ont péri dans les combats, selon un bilan en soirée de l'OSDH.

Il s'agit des combats les plus violents dans cette zone depuis des mois.

Wadi Deif, qui comprend une quantité importante d'armes et de matériel, et Hamidiyé sont les dernières places fortes militaires encore aux mains de l'armée dans cette région.

Les rebelles ont tenté à plusieurs reprises de prendre ces deux bases depuis un an, en vain.

Les insurgés participant à l'assaut de lundi font partie de 25 brigades et petits groupes, la majorité islamistes, dont la Brigade de la Oumma, une brigade islamiste qui comprend des combattants libyens, selon l'OSDH.

Plusieurs combattants étrangers, notamment des islamistes et des jihadistes, combattent le régime depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, une contestation pacifique qui s'est ensuite militarisée face à la répression.

Ailleurs dans le pays, dans la province de Damas, au moins 10 hommes sont morts, dont un journaliste-citoyen dans la ville de Hammouriyé à la suite de raids aériens de l'armée.

Et dans l'est du pays, à Chaddadé, ville tenue par les jihadistes du Front Al-Nosra et ceux de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), au moins six personnes ont péri dans un raid aérien de l'armée.

Sur un autre front, celle-ci est parvenue à rouvrir totalement la seule route d'approvisionnement entre le centre du pays et la ville d'Alep (nord) dévastée depuis plus d'un an par une guerre d'usure.

Le 26 août, les rebelles avaient coupé cette route après des semaines de combats sanglants afin de couper la voie aux renforts de l'armée vers l'ex-capitale économique du pays.

Régime et rebelles sont déterminés à se battre jusqu'au bout alors que la communauté internationale tente de réunir une conférence de paix pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 115 000 morts selon l'OSDH, et poussé à la fuite des millions de personnes.