Le secrétaire d'État américain John Kerry a dit vendredi s'être entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov d'une résolution «forte» du Conseil de sécurité sur le désarmement chimique en Syrie, un texte que Washington veut le plus vite possible.

Les chefs de la diplomatie américaine et russe sont en contact quotidien sur le dossier syrien et ont scellé le 14 septembre un accord à Genève sur le démantèlement de l'arsenal chimique du régime de Damas.

Au cours d'une «longue conversation» téléphonique, ils ont parlé de leur «coopération, non seulement pour adopter les règles de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, Ndlr) mais aussi pour une résolution ferme et forte au sein des Nations unies», a déclaré M. Kerry en recevant au département d'État son homologue néerlandais Frans Timmermans.

Ce dernier a assuré que les Pays-Bas et les États-Unis étaient «main dans la main (...) sur la même ligne» pour parvenir à «une résolution ferme qui assure que Assad tienne sa promesse» de détruire ses armes chimiques.

M. Kerry avait exhorté jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter «la semaine prochaine» cette résolution visant à contraindre la Syrie à effectivement démanteler son arsenal. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) s'évertuent depuis lundi à trouver un terrain d'entente pour accoucher de ce texte.

L'allié russe de Damas est opposé à toute référence à un éventuel recours à la force.

La porte-parole adjointe du département d'État Marie Harf a insisté pour voir sortir une résolution «aussi rapidement que possible», tout en reconnaissant que cela coïnciderait avec l'Assemblée générale des Nations unies la semaine prochaine.

Simultanément vendredi, l'OIAC annonçait le report de sa réunion de dimanche à La Haye portant sur la destruction des armes chimiques syriennes conformément au règlement de Genève. Selon des sources diplomatiques, le texte devant servir de base de travail à la réunion, qui fait l'objet de discussions entre Américains et Russes, n'est pas encore prêt.

Tant que cette réunion de l'OIAC n'a pas lieu, il semble exclu que le Conseil de sécurité puisse sortir sa résolution.

Plusieurs fois reportée, cette réunion doit permettre aux 41 États membres du Conseil exécutif d'examiner l'adhésion de la Syrie à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques et le début du programme de destruction. Cette adhésion syrienne à cette Convention de 1993 fait partie du plan agréé samedi dernier à Genève entre Moscou et Washington.

Le département d'État a également confirmé que la Syrie avait bien remis une liste «initiale» d'armes chimiques à l'OIAC, dans le cadre de l'accord de Genève, et que les États-Unis allaient «l'examiner scrupuleusement».