La Syrie a commencé à disséminer son arsenal chimique sur une cinquantaine de sites différents, dans le but de compliquer la tâche des enquêteurs appelés à les contrôler, affirme vendredi le Wall Street Journal.

Le journal, qui cite des responsables américains anonymes, affirme qu'une unité militaire spécialisée, l'unité 450, déplace depuis des mois, y compris la semaine dernière, ces stocks d'armes chimiques, qui dépassent le millier de tonnes, selon des experts.

Ces armes chimiques ont commencé il y a environ un an à être déplacées depuis l'ouest de la Syrie où elles sont normalement stockées, vers deux douzaines de sites importants à travers le pays.

L'unité 450 a également commencé à avoir recours à des dizaines de sites plus petits, pour un total de quelque 50 sites disséminés à travers tout le pays, selon le journal.

Plusieurs responsables américains sollicités par l'AFP ont cependant relativisé les informations du Wall Street Journal, reconnaissant qu'il y avait bien une dispersion des armes chimiques mais que celle-ci ne provoquait pas d'inquiétude particulière au Pentagone sur l'efficacité d'éventuelles frappes.

«En surveillant les principaux sites, qui sont moins d'une douzaine, nous avons noté une certaine activité il y a quelque temps», mais pas spécifiquement ces derniers jours, a confié l'un deux.

Le WSJ ajoute que les services de renseignement américain et israélien pensent toujours savoir où se trouvent l'essentiel de ces stocks d'armes chimiques.

«Nous en savons nettement moins qu'il y a six mois quant à la localisation de ces armes chimiques», a toutefois reconnu l'un de ces responsables, cité par le journal.

Un responsable de la Défense a reconnu auprès de l'AFP que «les États-Unis ne savaient pas où se trouvaient toutes les armes chimiques, ce serait une exagération».

Le président syrien Bachar al-Assad s'est engagé à envoyer aux Nations unies les documents nécessaires pour adhérer à la Convention interdisant les armes chimiques, tout en réclamant en échange des concessions importantes à Washington.

Américains et Russes ont entamé jeudi à Genève des discussions, prévues pour au moins deux jours, et auxquelles participent des experts en désarmement, qui portent sur la façon de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, une initiative lancée lundi par Moscou qui a éloigné la menace de frappes aériennes occidentales sur le régime de Damas.