Le quotidien russe pro-Kremlin Izvestia a proposé au président américain Barack Obama de publier une tribune sur la Syrie après celle de Vladimir Poutine au New York Times, qui a provoqué une polémique aux États-Unis.

Alexandre Malioutine, rédacteur en chef d'Izvestia qui a publié en août une interview exclusive du président syrien Bachar al-Assad, s'est adressé au Département d'État américain avec une telle proposition, a rapporté vendredi l'agence de presse publique Itar-Tass.

Le New York Times a dû se justifier jeudi après la publication de la tribune du président russe, l'un des derniers alliés du régime syrien, qui met la pression sur les États-Unis.

Dans ce texte diffusé quelques heures avant des négociations cruciales russo-américaines à Genève sur les armes chimiques de Damas, M. Poutine a mis en garde les États-Unis contre l'usage de la force en Syrie.

Le président russe a conclu son texte par un coup de griffe à la fierté nationale américaine, en disant «ne pas être d'accord avec l'argument développé (par M. Obama) sur l'exceptionnalisme américain».

«Il est très dangereux d'encourager les gens à se considérer comme exceptionnels», a déclaré M. Poutine.

La Maison-Blanche a fermement riposté en soulignant que la Russie offrait «un contraste criant qui montre pourquoi les États-Unis sont exceptionnels».

«Contrairement à la Russie, les États-Unis défendent les valeurs démocratiques et les droits de l'homme dans notre pays et dans le monde, et nous pensons que notre sécurité (...) est améliorée lorsqu'un dictateur ne peut pas gazer des enfants à mort», a lancé le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

Selon le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, le président russe en écrivant cet article «ne voulait pas entrer en confrontation avec qui que ce soit ni offenser personne».

«Dans les affaires internationales, Poutine ne donne de leçons à personne, ce n'est pas son style», a ajouté le porte-parole, cité par l'agence Interfax.

Il a toutefois souligné ne pas comprendre «pourquoi nos collègues de la Maison-Blanche insistent sur leur exceptionnalisme».

«La démocratie suppose la concurrence. Parfois on a l'impression que nos partenaires en ont perdu l'habitude», a-t-il lancé.