Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont discuté, sans aboutir, mercredi après-midi d'un projet de résolution prévoyant de démanteler l'arsenal chimique de Damas, ont indiqué des diplomates.

Les cinq ambassadeurs (États-Unis, France, Russie, Chine, Royaume uni) se sont réunis 45 minutes à la mission russe auprès de l'ONU à New York.

«Chacun a exposé sa position, mais il n'y a pas eu de véritables négociations», a expliqué un diplomate du Conseil.

Les ambassadeurs ont évoqué «des éléments susceptibles de faire partie d'une résolution», a expliqué un autre diplomate sans donner de détails.

«On s'attend à une réunion plus décisive demain (jeudi) à Genève, entre les deux ministres des affaires étrangères» russe et américain, Serguei Lavrov et John Kerry, a commenté un troisième diplomate.

Les cinq membres permanents du Conseil avaient commencé mardi à examiner un projet français de résolution prévoyant ce démantèlement, assorti d'une menace de frappe militaire en cas de revirement du régime syrien. Mais une réunion du Conseil prévue mardi après-midi avait été annulée au dernier moment à la demande de Moscou, hostile à ce texte.

La France avait indiqué être prête à modifier, dans certaines limites, son projet de résolution, mais entend, de même que les États-Unis, maintenir l'option militaire sur la table comme moyen de pression sur le régime du président Bachar al-Assad.

Selon des diplomates à l'ONU, Moscou est hostile à toute mention de la force. La résolution de la France relève du «chapitre 7» de la charte de l'ONU, qui autorise l'usage de la force en dernier recours pour contraindre un pays à respecter ses obligations.

À l'initiative de la Russie, Damas a annoncé vouloir mettre son arsenal sous supervision internationale en adhérant à la Convention de 1993 interdisant ces armes. La Russie a transmis aux États-Unis un plan de contrôle des armes chimiques et ce dossier sera discuté jeudi à Genève par les chefs de la diplomatie des deux pays.