La Russie travaille avec le régime de Damas à l'élaboration d'un «plan concret» visant à placer l'arsenal chimique de la Syrie sous contrôle international, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

«La partie russe travaille actuellement à l'élaboration d'un plan réalisable, précis, concret pour lequel des contacts sont en cours en cet instant avec la partie syrienne», a déclaré M. Lavrov, lors d'une conférence de presse avec son homologue libyen, Mohamed Abdelaziz.

«Nous comptons présenter ce plan dans les plus brefs délais, et nous serons prêts à travailler dessus avec le secrétaire général de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques», a ajouté M. Lavrov.

Pékin soutient la proposition russe



La Chine, fortement opposée à l'éventualité de frappes contre le régime de Damas, a indiqué mardi «saluer» et «soutenir» la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international.



«Nous saluons et apportons notre soutien à la proposition russe», a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse régulier.

«Tant que cette proposition est porteuse d'un allègement de la tension en Syrie et qu'elle va dans le sens d'une résolution politique de la crise syrienne, en maintenant la paix et la stabilité en Syrie et dans la région, la communauté internationale doit y accorder du crédit», a ajouté le porte-parole.

Accueil «avec intérêt» de l'UE

L'Union européenne a accueilli mardi «avec intérêt» la proposition russe de mise sous contrôle international des armes chimiques de Damas, mais souhaite s'assurer qu'elle soit «sérieuse» et puisse être suivie d'effet, a indiqué un porte-parole.

«Nous étudions la proposition avec intérêt. Nous saluons toute proposition qui puisse réduire la violence en Syrie», a déclaré Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

«Nous sommes prêts à aider le processus de paix (...), mais nous devons d'abord connaître les détails de la proposition, si elle est sérieuse et puisse être appliquée», a ajouté M. Mann, en indiquant qu'une réaction officielle de l'UE était en cours d'examen.

L'UE a par ailleurs annoncé le déblocage d'une aide de 58 millions d'euros (près de 80 millions de dollars) afin de soutenir le Liban à faire face à l'afflux de réfugiés syrien.

Le Liban est le pays le plus affecté par la crise, en accueillant plus de 680 000 réfugiés, sur un total de 1,9 million, selon un récent rapport du Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (UNHCR).

Appui de la Ligue arabe

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a indiqué mardi soutenir la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, plaidant pour une «solution politique» au conflit en Syrie qui a fait plus de 110 000 morts en deux ans et demi.



«La Ligue arabe annoncera prochainement dans un communiqué officiel son soutien à cette initiative», a-t-il déclaré à la presse au siège de l'institution panarabe au Caire.

Lundi, M. Lavrov avait créé la surprise en annonçant avoir invité les Syriens à placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international, pour éviter d'éventuelles frappes américaines contre le régime de Damas que les Occidentaux accusent d'être responsables de l'attaque chimique mortelle du 21 août dans la banlieue de la capitale syrienne.

M. Lavrov a exprimé mardi sa satisfaction à la suite des «réactions largement positives dans le monde à notre proposition».

«La proposition de placer l'arsenal syrien sous contrôle international n'est pas une initiative entièrement russe», a-t-il dit. «Elle a émergé des contacts que nous avons eus avec nos collègues américains, des déclarations hier de John Kerry (chef de la diplomatie américaine, ndlr), qui a offert la possibilité d'éviter des frappes si ce problème peut être réglé», a souligné M. Lavrov.