Le président français François Hollande a assuré vendredi qu'il attendrait le rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'attaque chimique du 21 août en Syrie avant de frapper le régime de Damas, et ne viserait que des cibles militaires.

«Oui, nous allons attendre le rapport des inspecteurs comme nous allons attendre le vote du Congrès» américain, qui doit débattre du sujet à partir du 9 septembre, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, en Russie.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «sans donner de date» entend qu'il soit publié «assez rapidement», a affirmé M. Hollande.

«Ça peut être aussi un élément d'appréciation pour élargir la coalition qui devra se former», a-t-il espéré.

«Nous ferions en sorte, pour la France, de ne viser que des cibles militaires pour éviter qu'il (Bachar al-Assad, ndlr) puisse laisser penser qu'il y aurait des victimes civiles», a encore dit M. Hollande.

Paris s'avère jusqu'ici le plus fidèle soutien des États-Unis pour une intervention militaire en Syrie. Au total, onze pays présents au sommet, emmenés par Washington, ont appelé à une réaction «forte» après l'utilisation d'armes chimiques, mais leur appel conjoint publié vendredi ne mentionne pas spécifiquement l'option militaire.

Sans même attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU, les signataires du texte, dont la France, jugent que la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque chimique ayant coûté la vie à des centaines de civils est «clairement» établie.

Cet appel a confirmé la ligne de fracture traversant la communauté internationale après un sommet sous haute tension, dont l'hôte Vladimir Poutine n'a pas dévié d'un iota de sa ligne de soutien à Damas.

Hollande reproche au «Figaro» son entrevue avec Assad

Le président français François Hollande a reproché vendredi sur le mode ironique au quotidien Le Figaro d'avoir publié une interview du président syrien Bachar al-Assad dans laquelle ce dernier menaçait de s'en prendre aux «intérêts de la France».

Lors d'une conférence de presse à Saint-Pétersbourg, le chef de l'État a fait, dans une réponse sur la Syrie, une incidente sur Le Figaro.

«On ne remerciera jamais assez Le Figaro pour son sens civique que d'avoir permis à l'opinion française d'être éclairée par l'interview de ce dictateur. Maintenant, nous savons qu'il veut liquider son opposition», a dit ironiquement François Hollande.

La publication mardi dans le quotidien d'une interview de Bachar al-Assad avait été accueillie avec des grincements de dents à l'Élysée, des proches du président confiant leur irritation.