L'Arabie saoudite a pressé dimanche l'Union européenne (UE) de mettre en application sa décision de lever l'embargo sur les armes à la rébellion syrienne pour inverser le rapport de forces sur le terrain en faveur des rebelles.

Cet appel a été lancé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, lors d'une réunion conjointe entre l'UE et les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dimanche à Manama.

Cité par l'agence officielle Spa, le prince Saoud a déclaré que son pays appelait l'UE à «commencer immédiatement la mise en oeuvre de sa décision» de lever l'embargo sur les armes à l'opposition syrienne, prise fin mai, mais qui ne devrait pas entrer en vigueur avant le 1er août.

«La résistance syrienne ne lutte pas seulement contre un régime qui a perdu sa légitimité, mais elle est également engagée dans une guerre atroce contre un occupant étranger», a ajouté le ministre, citant «les milices du Hezbollah (chiite libanais) et d'autres forces soutenues par les Gardiens de la révolution d'Iran et bénéficiant d'un apport illimité en armes russes».

Dans son intervention à la réunion de Manama, à laquelle assistaient la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et des représentants des 27 pays de l'UE, le ministre saoudien a énergiquement défendu la rébellion qui lutte contre le régime de Damas.

«Comment peut-on comparer les deux protagonistes: l'un reçoit des armes sans conditions pour tuer son peuple et attiser une sédition confessionnelle, alors que l'autre se voit interdire les armes dont il a besoin pour se défendre, au prétexte fallacieux avancé par certains pays européens que ces armes tomberaient entre les mains d'extrémistes», a-t-il lancé d'un ton ferme.

La communauté internationale doit «bannir la fourniture d'armes au régime syrien et réclamer le retrait des forces étrangères d'occupation de Syrie», a encore dit le prince Saoud, exhortant à changer l'équilibre des forces sur le terrain en faveur de l'Armée syrienne libre (ASL, principale force armée de l'opposition), «seul moyen de renforcer les chances d'un règlement pacifique».

Dans leur communiqué final, les participants à la réunion de Manama n'ont cependant fait aucune référence à la fourniture d'armes à la rébellion syrienne. Le texte met l'accent sur l'urgence d'un règlement politique du conflit en Syrie et l'organisation d'une conférence internationale de paix, dite Genève II.