Les corps de seize hommes torturés à mort par les forces de sécurité syriennes ont été remis à leurs familles, a indiqué une organisation des droits de l'Homme dans la nuit de jeudi à vendredi.

«Nous avons reçu des informations concernant la mort de seize hommes de la localité d'Harasta torturés par les forces du régime», a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Harasta, près de Damas, est l'un des fiefs de rebelles qui ont été soumis à d'intenses pressions de l'armée au cours des dernières semaines.

Des dizaines de milliers de personnes seraient détenues dans les prisons syriennes et les organisations des droits de l'Homme accusent le régime du président Bachar al-Assad de torturer systématiquement les prisonniers.

La date de la mort des 16 habitants d'Harasta est inconnue, mais l'Observatoire a indiqué que les informations concernant leur décès sont apparues après que les cadavres eurent été remis aux familles par un hôpital de Damas.

«Cela arrive bien trop souvent que les corps de prisonniers soient rendus à leurs familles avec des marques de tortures», a déclaré le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahman, à l'AFP.

«Je crains pour la vie de milliers d'autres détenus», a-t-il ajouté.

Abdel Rahman a également déclaré que les forces de sécurité menaçaient très souvent les familles des prisonniers tués afin de les contraindre au silence.

«Cela arrive très souvent qu'un détenu qui a été torturé à mort soit enterré en cachette, à cause des menaces des forces de sécurité aux familles», a-t-il dit.

L'observatoire a également rapporté vendredi la mort d'au moins cinq habitantes de Karak, une ville située dans la province de Daraa (sud), sous les bombardements de l'armée.

Plus de 100 000 personnes ont été tuées en Syrie, au cours de la guerre qui oppose depuis 27 mois le régime aux insurgés syriens.