Les États-Unis ont clairement laissé entendre mardi que la conférence internationale sur la Syrie, dite Genève-2, ne se tiendrait pas en juillet comme cela était prévu, repoussant encore un peu plus tout espoir de règlement diplomatique du conflit.

Après avoir longtemps dit «viser» les mois de juin, puis de juillet, pour cette réunion voulue par Washington, Moscou et l'ONU, le département d'État américain a refusé d'établir un «calendrier». Son porte-parole adjoint Patrick Ventrell s'est borné à dire que la conférence aurait lieu «dès que cela serait faisable» et «aussi vite que possible».

«Clairement, la situation sur le terrain et le fait que le régime continue d'éviter toute discussion constituent de vraies entraves», a reconnu M. Ventrell, dont le pays a annoncé il y a deux semaines vouloir dorénavant apporter un «appui militaire» à la rébellion syrienne.

Auparavant mardi depuis Genève, l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue Arabe pour la Syrie, Lakdhar Brahimi, avait dit «franchement douter» que Genève-2 «ait lieu en juillet».

Pour préparer Genève-2, M. Brahimi a rencontré dans la ville suisse les vice-ministres russes des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov et Guennadi Gatilov, et Wendy Sherman, la sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires politiques.

Genève-2, en référence à un règlement politique international signé le 30 juin 2012 à Genève -mais jamais appliqué -, est une idée des ministres des Affaires étrangères russe et américain Sergueï Lavrov et John Kerry: il s'agit de tenter d'ouvrir des négociations entre régime et opposition en Syrie, après plus de deux ans de conflit qui ont fait au moins 93 000 morts selon l'ONU.

MM. Kerry et Lavrov devraient se revoir une nouvelle fois au cours d'une réunion bilatérale en marge du Forum régional de l'Asean (réunissant dix pays partenaires des membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est) les 1er et 2 juillet à Brunei, a dit M. Ventrell, confirmant ce qu'avait annoncé l'ONU à Genève.

«Nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais les États-Unis et la Russie sont d'accord sur le fait que la seule porte de sortie à ce conflit passe par une solution politique», a martelé le porte-parole américain.