Des pilotes de l'aviation israélienne s'entraînent quotidiennement pour faire face aux menaces liées à l'instabilité en Syrie et au Liban, ont indiqué mercredi des officiers dans une base au nord d'Israël.

Les manoeuvres visent notamment à se préparer à empêcher «le transfert de tout type d'armes pouvant donner lieu à des attaques terroristes», a déclaré un lieutenant-colonel sous couvert de l'anonymat, lors d'une rare visite de presse sur la base aérienne de Ramat David.

Israël a mené plusieurs raids aériens en Syrie cette année, visant selon des responsables israéliens à empêcher tout transfert d'armes au mouvement chiite libanais Hezbollah, allié indéfectible du régime du président Bachar al-Assad, aux côtés duquel il combat en Syrie, et ennemi juré d'Israël.

«L'atmosphère est très tendue», a ajouté le lieutenant-colonel, qui commande un escadron de F16 couvrant la frontière d'Israël avec le Liban et la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie sur le plateau du Golan.

L'adjoint du lieutenant-colonel a précisé que son escadron ressentait les tensions après les récents débordements du conflit syrien sur le Golan, qui se sont notamment traduits par des tirs syriens sur la partie du Golan occupée par Israël et des combats entre soldats et rebelles syriens à un point de passage.

«Ce sont des moments plus tendus, nous pouvons le sentir. Nous parlons davantage de la possibilité d'un conflit et nous entraînons plus maintenant en raison de ce qui se passe autour de nous», a-t-il dit.

Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau syrien du Golan, qu'il a annexés, une décision jamais reconnue par la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.

Environ une semaine après des combats entre soldats et rebelles syriens au passage de Qouneitra sur le Golan, l'Autriche a entamé mercredi le retrait de ses 378 Casques bleus au sein de la force de l'ONU déployée sur la ligne de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël, faisant craindre un retrait d'autres pays.