Vingt-six personnes, dont six femmes et huit enfants, ont été tuées dans la chute d'un missile sur un village près d'Alep, dans le nord de la Syrie, a affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Un haut responsable de la Ligue arabe a mis en garde contre «un effondrement total» de la Syrie en cas d'échec de la tenue d'une conférence internationale de paix, dite Genève 2.

Une réunion préparatoire est prévue mercredi entre l'ONU, les États-Unis et la Russie, mais cette conférence, initialement programmée en juin, devrait être reportée à juillet, selon les ministres français et allemand des Affaires étrangères.

Sur le terrain, l'armée syrienne, parfois appuyée par le Hezbollah, menait une offensive dans trois secteurs.

Dans le nord du pays, 26 personnes, dont six femmes et huit enfants, ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi par la la chute d'un missile sol-sol sur Kfar Hamra, à l'entrée nord-ouest d'Alep, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les forces du régime ont pris les vergers aux alentours et essaient de s'emparer de cette localité pour ensuite briser le siège imposé par les rebelles à Nubel et Zahra», deux villages chiites situés à une vingtaine de km au nord d'Alep.

Dans le centre, l'aviation a bombardé Qousseir où les rebelles sont désormais retranchés dans le nord de la ville, devenue emblématique tant pour le régime que pour les rebelles et située près de la frontière libanaise.

Cette fin de semaine, la Russie a bloqué un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU proposé par le Royaume-Uni qui «demandait au gouvernement syrien d'autoriser un accès immédiat, total et sans entrave» aux organisations humanitaires pour qu'elles puissent secourir les civils bloqués à Qousseir.

La Coalition de l'opposition syrienne a condamné la position russe, estimant que Moscou, fidèle allié du président Bachar al-Assad, «se tient contre le peuple syrien».

L'armée poursuivait par ailleurs son offensive dans le nord de la province de Hama (centre), où elle s'est emparée de 13 villages, selon l'OSDH.

L'opposition fragilisée

Sur le plan politique, l'opposition, qui était arrivée à un compromis jeudi à Istanbul, a été fragilisée par le retrait d'une importante composante qui accuse certains dirigeants d'être animés par des ambitions personnelles.

«Nous nous retirons de la Coalition [...], car elle ne peut pas représenter la révolution de manière authentique», a ainsi affirmé la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS).

Membre de la Coalition dès son origine, la CGRS est un réseau de militants présents à travers la Syrie et liés aux rebelles.

«Des membres de la Coalition sont plus intéressés d'apparaître dans les médias que d'aider la révolution et beaucoup d'argent a été perdu, car ils l'ont utilisé pour leurs intérêts personnels alors que le peuple syrien à l'intérieur manque de tout», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La guerre en Syrie continuait, par ailleurs, d'avoir des répercussions au Liban voisin. Cinq hommes et une femme ont été tués et 38 autres blessés en moins de 24 heures à Tripoli, importante ville du nord du Liban, lors de la reprise d'affrontements entre sunnites et alaouites, selon une source au sein des services de sécurité.

Les derniers affrontements, qui avaient duré une semaine avant de cesser le 26 mai, s'étaient soldés par 31 morts et 212 blessés.

À Saïda, dans le sud, un imam sunnite proche du Hezbollah a affirmé avoir été la cible de tirs, tandis que dans la plaine de la Bekaa (est), la voiture d'un autre imam sunnite également proche du parti chiite libanais a été mitraillée.

Des responsables américains ont par ailleurs annoncé que les États-Unis allaient déployer des missiles Patriot et des avions de combat F-16 en Jordanie, pays frontalier de la Syrie, pour des manoeuvres militaires, après lesquelles certains de ces équipements pourraient rester sur place.

Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a de son côté affirmé que la livraison de systèmes russes de défense antiaériens de type S-300 à la Syrie ne pourrait pas intervenir avant 2014.

Le déploiement de S-300 compliquerait toute nouvelle frappe israélienne en Syrie, destinée, selon des responsables de l'État hébreu, à empêcher des transferts d'armes au Hezbollah.