Les États-Unis ont «exigé» mercredi que la milice chiite libanaise du Hezbollah se retire «immédiatement» du conflit syrien, en particulier sur le front de la ville stratégique de Qousseir, au moment où se prépare une conférence internationale sur la Syrie.

«Nous condamnons avec la plus grande force les déclarations (du chef du Hezbollah) Hassan Nasrallah confirmant le rôle actif de ses militants dans les combats à Qousseir et ailleurs en Syrie. C'est une escalade inacceptable et extrêmement dangereuse», a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d'État, en ouvrant son point de presse quotidien.

«Nous exigeons que le Hezbollah retire immédiatement ses combattants de Syrie», a martelé la responsable américaine dont le gouvernement considère le groupe libanais comme une «organisation terroriste».

Des troupes d'élite syriennes et des combattants du Hezbollah encerclaient mercredi les rebelles syriens retranchés dans le nord de Qousseir. Dans le même temps, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève a adopté une résolution condamnant l'intervention de «combattants étrangers» aux côtés des forces de Damas à Qousseir, mais sans nommer explicitement le groupe chiite libanais.

Mme Psaki a aussi de nouveau exprimé l'inquiétude de Washington quant à la «menace incroyablement dangereuse» que fait peser le conflit en Syrie sur la «stabilité du Liban» frontalier, au lendemain de la mort de trois soldats libanais dans l'est du pays.

Le département d'État a également fait état d'avancées sur le front diplomatique en vue d'une conférence internationale voulue par Washington, Moscou et l'ONU, baptisée «Genève 2» et souhaitant réunir des représentants du régime syrien et de l'opposition.

La sous-secrétaire d'État aux Affaires politiques, Wendy Sherman, et son adjointe pour le Proche-Orient, Elizabeth Jones, rencontreront «la semaine prochaine à Genève leurs homologues russes et des Nations unies» pour préparer «Genève 2», a souligné Mme Psaki, dans la suite des entretiens à Paris lundi entre le secrétaire d'Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.

La question de la présence de l'Iran à cette conférence internationale n'a toujours pas été tranchée.

«L'Iran n'a pas joué un rôle constructif en ce qui concerne la Syrie. (Les Iraniens) ont envoyé des armes. Ils ont fourni des combattants. Ils ont financé le Hezbollah. Et nous n'avons aucune raison de croire que l'Iran veut une transition pacifique en Syrie», a déploré la porte-parole de la diplomatie américaine.

Auparavant, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, avait indiqué que Téhéran avait reçu «une invitation orale» à participer à «Genève 2».