Les États-Unis, qui refusent de livrer des armes aux rebelles syriens, ont approuvé mardi la décision de l'Union européenne de lever son embargo sur les armes à destination de l'opposition au régime de Damas.

«Nous saluons l'action de l'UE», a déclaré aux journalistes le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, à bord de l'avion Air Force One qui emmenait le président Barack Obama dans le New Jersey.

«Même si la décision en revient en dernier ressort à l'UE, nous soutenons l'assouplissement de l'embargo de l'UE sur les armes, comme faisant partie des efforts de la communauté internationale pour faire la démonstration de son appui total à l'opposition syrienne», a renchéri le porte-parole adjoint du département d'État, Patrick Ventrell.

Ces dernières semaines, Washington avait bien pris soin de ne jamais critiquer ses alliés britanniques et français qui militaient pour une levée de l'embargo européen sur les armes, mais le gouvernement américain n'avait pas exprimé son soutien aussi explicitement.

La décision européenne «donne aux États membres de l'UE la flexibilité pour aider l'opposition comme ils l'entendent», a ajouté M. Ventrell, répétant que son pays privilégiait pour le moment une «assistance non létale» de quelque 250 millions de dollars à la rébellion contre les forces du régime du président Bachar al-Assad.

La levée de l'embargo européen est «utile parce qu'elle envoie un message au régime Assad selon lequel l'appui à l'opposition ne va faire que croître», s'est justifié le diplomate américain.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. Les 27 sont cependant convenus de ne pas livrer d'armes aux rebelles pour l'instant, afin de ne pas nuire aux efforts de règlement politique.

La Russie a critiqué cette décision européenne et a confirmé les livraisons prévues de systèmes sol-air perfectionnés S-300 russes au régime syrien.

«Nous avons exprimé depuis longtemps notre désaccord et nous condamnons la poursuite de la fourniture d'armes russes au régime (syrien), et cela inclut tous les types d'armememnts», a commenté M. Ventrell.

«Nous avons été clairs et très directs avec le gouvernement russe à ce sujet», a ajouté le porte-parole du département d'État, au lendemain d'un nouvel entretien à Paris entre le secrétaire d'État John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.