Trois soldats libanais ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par un groupe armé dans l'est du Liban près de la frontière avec la Syrie, a annoncé l'armée «Vers 3 h 30 à l'aube, une position de l'armée dans la région de Wadi Hmayyed-Aarsal a été attaquée par un groupe armé qui était à bord d'une Jeep noire», a indiqué un communiqué de l'armée.

«Les soldats au barrage ont fait face aux assaillants, des heurts s'en sont suivis, provoquant la mort de trois militaires», a poursuivi le communiqué.

«Les recherches des hommes armés qui se sont enfuis à travers les champs voisins continuent dans la zone», a-t-on précisé de même source.

Une source de sécurité avait affirmé à l'AFP que l'incident s'est produit à l'entrée est d'Aarsal», une localité favorable de la rébellion syrienne.

Le premier ministre sortant Najib Miqati a dénoncé cette «agression», évoquant les «circonstances difficiles que traverse» le Liban.

Depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011, plusieurs incidents parfois meurtriers ont éclaté aux frontières nord et est du Liban, en particulier dans ce village sunnite où transitent de nombreux réfugiés fuyant les violences, mais aussi des combattants hostiles au régime de Bachar al-Assad.

L'incident de mardi est le plus meurtrier impliquant l'armée libanaise.

C'est dans la localité d'Aarsal que deux soldats libanais avaient été tués en février, lorsqu'une patrouille de l'armée était tombée dans un guet-apens alors qu'elle poursuivait un homme recherché par la justice.

Cet incident a créé une tension entre les habitants de la localité et l'armée.

Le Liban subit le contrecoup de la guerre qui ravage son ancienne puissance de tutelle, et qui a causé la mort de plus de 94 000 personnes en Syrie depuis mars 2011, selon l'OSDH.

Lundi, trois obus en provenance de la Syrie se sont abattus sur la ville d'Hermel, un bastion du Hezbollah chiite dans l'est du pays. Mardi, deux nouveaux obus ont été lancés, l'un à la périphérie de la ville, faisant deux blessés légers et détruisant une maison, et l'autre dans la ville, blessant une selon une source de sécurité.

Le puissant Hezbollah, inscrit sur la liste américaine des «organisations terroristes» et que l'Union européenne compte inclure dans sa propre liste est impliqué massivement dans les combats en Syrie aux côtés du régime, dont il est l'allié indéfectible, au prix de dizaines de morts parmi ses combattants.

À deux reprises, les rebelles syriens ont revendiqué des tirs d'obus en direction du Liban en guise de riposte au rôle du Hezbollah libanais.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a promis la «victoire» à ses partisans dans la bataille qui se déroule notamment à Qousseir, dans le centre de la Syrie.

Dimanche, des roquettes se sont abattues pour la première fois sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement chiite.

La crise syrienne déborde également dans le nord du Liban, où des combats entre alaouites et sunnites ont fait 31 morts la semaine dernière.

Le pouvoir en Syrie est dirigé par la communauté minoritaire alaouite dont est issu Bachar al-Assad, tandis que la majorité de la population et des rebelles sont des sunnites.