Les États-Unis ont dénoncé lundi auprès du Liban l'implication militaire directe du mouvement chiite Hezbollah aux côtés de l'armée syrienne dans sa guerre contre la rébellion et en particulier dans son assaut contre la ville de Qousseir près de la frontière libanaise.

Les États-Unis ont dénoncé lundi auprès du Liban l'implication militaire directe du mouvement chiite Hezbollah aux côtés de l'armée syrienne dans sa guerre contre la rébellion et en particulier dans son assaut contre la ville de Qousseir près de la frontière libanaise.

Le président Barack Obama, dont l'administration considère le Hezbollah comme un mouvement «terroriste», a exprimé lors d'une conversation téléphonique avec son homologue libanais Michel Sleimane ses inquiétudes sur la présence de la milice libanaise en Syrie, a fait savoir la Maison-Blanche.

«Le président Obama a souligné qu'il était préoccupé par le rôle actif et croissant du Hezbollah en Syrie qui combat pour le régime Assad, ce qui est contraire à la position du gouvernement libanais», a indiqué la présidence américaine dans un communiqué.

M. Obama a aussi assuré le Liban de son «soutien» et a exprimé sa «reconnaissance à l'égard du président Sleimane et du peuple libanais pour maintenir les frontières ouvertes et accueillir des réfugiés venant de Syrie».

Les deux dirigeants ont évoqué les risques d'extension du conflit syrien au Liban et se sont «mis d'accord» sur le fait que Beyrouth, comme il l'a fait jusqu'à présent, reste en dehors de la guerre en «évitant des actions qui engagent le peuple libanais».

La Maison-Blanche a rendu public cet appel à la suite de l'assaut ce week-end des forces armées syriennes, appuyées par le Hezbollah, sur la ville syrienne de Qousseir, près du Liban.

Le mouvement libanais chiite, en première ligne des combats aux côtés de l'armée syrienne à Qousseir, affrontait lundi les insurgés dans cette ville stratégique de l'ouest de la Syrie, après y avoir perdu au moins 28 combattants.

Plus tôt lundi, le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell, avait déjà condamné l'attaque de Qousseir et «l'intervention directe du Hezbollah (...) dont les membres jouent un rôle significatif dans l'offensive du régime» syrien.

«En menant cet assaut, le régime Assad provoque délibérément des tensions communautaires», a accusé M. Ventrell.

«L'occupation par le Hezbollah de villages le long de la frontière libano-syrienne et son soutien au régime et aux milices favorables à Assad exacerbent les tensions communautaires régionales et perpétuent la campagne de terreur du régime contre le peuple syrien», a fustigé le diplomate américain.

L'armée syrienne et le Hezbollah, allié indéfectible du président Assad, ont lancé dimanche l'assaut sur Qousseir, enjeu capital pour le régime car la ville relie Damas au littoral, sa base-arrière, mais aussi pour les rebelles car elle leur sert de point de passage pour les armes et les combattants à partir du Liban voisin.

Washington dénonce depuis des mois ces transferts d'armes entre la Syrie et le Hezbollah.