La ville de Homs, dans le centre de la Syrie, est assiégée depuis 300 jours par l'armée du régime de Bachar al-Assad qui y mène une campagne de «génocide et de destructions barbares», a dénoncé dimanche l'opposition.

«Trois cents jours ont passé depuis le siège de Homs, ville héroïque, capitale et coeur battant de la révolution syrienne», affirme le Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition de l'opposition.

Homs, troisième ville du pays et une des premières à se soulever il y a deux ans au début de la révolte contre le régime qui s'est par la suite militarisée, est aujourd'hui contrôlée à 80 % par l'armée qui bombarde au quotidien les poches rebelles.

Depuis juin 2012, les troupes régulières assiègent avec des barrages draconiens les quartiers rebelles du centre-ville, à la périphérie duquel se déroulent des combats acharnés. Dimanche, l'armée bombardait Khaldiyé, Qarabis, Qoussour et Jouret al-Chiyah.

«Trois cents jours ont passé alors que le monde observe les bras croisés toutes sortes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis dans cette ville», poursuit le CNS dans un communiqué.

«Les écoles et les hôpitaux ont été détruits, l'eau et l'électricité ont été coupées, ainsi que les communications et l'approvisionnement en nourriture (...), les civils sont privés de médicaments et de soins», ajoutent les opposants.

«Ce matin, j'ai assisté à l'enterrement d'un ami, père de deux enfants. En revenant des funérailles, j'ai appris qu'un autre ami a péri. C'est ça notre quotidien», affirme à l'AFP, via Skype, Abou Bilal, militant bloqué dans la vieille ville depuis 10 mois. «La mort nous entoure tous les jours».

«Mon ami, un rebelle, a été abandonné par sa fiancée car elle ne pouvait plus attendre la fin du siège et s'est mariée à quelqu'un d'autre. Il m'a dit que sa peine d'amour était pire que le siège même».

Il raconte comment les gens «envoient, via les téléphones portables, leurs photos à leurs familles vivant ailleurs».

Le CNS a dénoncé également «la politique de nettoyage confessionnel» pratiqué par le clan alaouite au pouvoir contre la population sunnite, majoritaire dans le pays et prorébellion.

Homs se situe sur un axe stratégique reliant Damas à la côte alaouite.