Damas a affirmé mardi sa détermination à combattre les rebelles «pendant des années» si nécessaire après bientôt deux ans d'un conflit risquant de faire de plus de deux millions d'enfants une «génération perdue» selon l'Unicef.

«L'armée syrienne a à sa disposition des hommes et des armes qui suffiraient à faire la guerre pendant des années pour défendre la Syrie» contre les insurgés qui se sont soulevés en mars 2011 contre le régime du président Bachar al-Assad, a affirmé le journal Al-Watan, proche du pouvoir.

Le quotidien a cependant appelé la population à se mobiliser comme l'avait fait la veille la plus haute autorité religieuse du pays relevant du régime. Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition, l'avait interprété comme un «appel au secours du régime».

Al-Watan appelle «les citoyens, chacun selon ses capacités, à défendre leurs quartiers et leurs régions comme cela s'est passé à Alep, à Hama et à Homs où les citoyens, hommes et femmes, ont pris les armes et formé des Comités de défense».

Le journal mentionne l'appel lancé lundi par le Haut Conseil de l'Iftaa qui avait affirmé que «la défense de la Syrie unie et du peuple syrien est une obligation dont doivent s'acquitter tous les (citoyens) dans notre pays et tous les pays arabes et musulmans».

Cet appel à la mobilisation de la population survient alors que la ville de Homs (centre), contrôlée en majorité par l'armée, est de nouveau le théâtre de bombardements et de violents combats, après un assaut dimanche des rebelles sur le quartier de Baba Amr, un an après sa reprise par l'armée.

«Les forces régulières, installées à l'Université d'Al-Baas, bombardent violemment aux roquettes des secteurs de Baba Amr», parallèlement à des combats acharnés, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état de «nouveaux renforts militaires» autour du quartier.

Des combats se déroulent aussi autour du quartier de Khaldiyé, également bombardé par le régime, selon l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Cri d'alarme de l'Unicef

Près de la capitale, des combats ont eu lieu sur la route de l'aéroport international de Damas, proche d'une zone rurale bordant Damas où les rebelles sont implantés.

À Damas, au moins deux personnes ont été tuées par des balles perdues dans le quartier de Barzé (nord) et des combats se sont déroulés dans celui de Jobar (est), ajoute l'OSDH.

L'Unicef a lancé un cri d'alarme avertissant que, faute de soutien financier de la communauté internationale pour leur venir en aide, plus de deux millions d'enfants syriens sont en passe de devenir une «génération perdue».

À ce jour, seuls 20% de l'appel de fonds de 195 millions de dollars, lancé par l'Unicef, sont financés par la communauté internationale.

Si la situation ne s'améliore pas, l'organisation sera obligée d'interrompre d'ici fin mars des «opérations visant à sauver des vies en Syrie».

Toujours sur le plan humanitaire, l'agence officielle syrienne Sana a fait état de la livraison d'une aide de dix tonnes de produits alimentaires et des couvertures envoyés par la Russie, qui soutient le régime syrien.

Aux États-Unis, pays qui lui réclame le départ du président Assad, le directeur du renseignement national américain a estimé que Damas pourrait recourir aux armes chimiques, y compris contre son peuple, si les armes conventionnelles ne suffisaient pas à le maintenir au pouvoir.

«Un régime de plus en plus assiégé, qui découvre que l'escalade de la violence avec des armes conventionnelles ne suffit plus, pourrait être prêt à utiliser ces armes chimiques contre le peuple syrien», a jugé James Clapper.