Des combattants liés à l'opposition syrienne ont enlevé mercredi une vingtaine de membres de la force de l'ONU chargée de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie dans le plateau du Golan, ont annoncé les Nations unies.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé leur libération immédiate et sans condition.

Le porte-parole adjoint de l'ONU, Eduardo del Buey, a déclaré que les observateurs participaient à une mission de routine mercredi quand ils ont été arrêtés près d'un poste d'observation qui a subi de lourds dommages et a été évacué le week-end dernier après de violents combats.

Le chef des opérations de paix de l'ONU, Hervé Ladsous, qui a informé le Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis clos, a identifié les ravisseurs comme des membres d'un groupe associé à l'opposition syrienne, selon l'ambassadeur de Russie et actuel président du Conseil de sécurité, Vitali Tchourkine.

Des négociations sont en cours entre les responsables de la mission des Nations unies dans le Golan (FNUOD) et les ravisseurs, a-t-il précisé.

«Il n'y a pas eu de combats», a déclaré M. Tchourkine. «D'après ce que je comprends, ils ont pris le contrôle des camions dans lesquels les membres de la FNUOD se déplaçaient.»

Une vidéo publiée sur Internet montre un groupe de rebelles armés se tenant autour d'au moins trois véhicules blancs des Nations unies. Les casques bleus seraient détenus dans le village de Jamlah, dans la province syrienne de Deraa, près de la frontière avec Israël.

La vidéo, obtenue par l'Observatoire syrien des droits de l'homme, affirme que les observateurs de l'ONU détenus par les rebelles sont tous originaires des Philippines.

Les rebelles accusent les soldats de maintien de la paix d'appuyer le redéploiement des forces gouvernementales syriennes dans un secteur du Golan pris par les insurgés il y a quelques jours, des combats qui ont tué 11 rebelles et 19 soldats syriens.

Un homme identifié comme Abou Qaed al-Faleh, porte-parole de la Brigade des martyrs de Yarmouk, affirme que les insurgés garderont les casques bleus jusqu'à ce que les forces du président Bachar el-Assad se retirent de Jamlah.

L'ambassadeur de Russie a souligné que l'enlèvement des soldats de maintien de la paix était «particulièrement inacceptable et bizarre» parce que les membres de la FNUOD ne sont pas armés et qu'ils n'ont rien à voir avec la guerre civile en Syrie.

La force de l'ONU au Golan a été établie en 1974, après la guerre du Kippour de 1973, afin de surveiller le désengagement des forces israéliennes et syriennes et de maintenir le cessez-le-feu. Israël s'est emparé du plateau du Golan en 1967 et la Syrie réclame sa restitution pour faire la paix avec l'État hébreu.