Des dizaines de soldats et rebelles ont été tués samedi dans de violents combats dans les faubourgs de la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque, a indiqué une ONG.

«Des accrochages sanglants opposent plusieurs bataillons rebelles aux forces régulières dans les faubourgs de Raqa (550 km au nord-est de Damas) et des explosions étaient entendues dans la ville où des colonnes de fumée s'élevaient vers le ciel», selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«L'armée bombarde plusieurs quartiers de la ville ainsi que ses faubourgs et les combats ont causé la mort de dizaines de soldats et de rebelles», a poursuivi l'ONG qui n'était pas en mesure pour le moment de donner un bilan précis.

Selon l'OSDH et les militants sur place, les hélicoptères de l'armée sont entrés en action pour bombarder les positions rebelles.

Située sur l'Euphrate, Raqa est une ville stratégique près de la frontière avec la Turquie, où vivaient en temps normal 240 000 habitants. Mais de nombreux déplacés sont venus s'y installer depuis le début du conflit en Syrie il y a près de deux ans.

Ailleurs dans le pays, des chars ont bombardé des enclaves rebelles dans la province centrale de Hama (centre), tandis que des accrochages se déroulaient sur la route reliant les localités de Kafr Nabouda et Qalaat al-Madiq, dans le nord-ouest de cette région, selon l'OSDH qui bénéficie d'un réseau de militants, médecins et avocats à travers le pays.

Près de la capitale, des combats ont également eu lieu à Daraya, une enclave rebelle au sud-ouest de Damas que l'armée, malgré ses renforts, n'arrive pas à reprendre depuis plusieurs mois. Les soldats ont aussi bombardé la ville voisine de Mouadamiya al-Cham ainsi que Douma (nord-est) et Yabroud  (nord), a précisé l'OSDH.

À deux semaines du 2e anniversaire du début du conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 70 000 morts, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prévenu qu'une solution militaire conduirait à une «dissolution» du pays, réitérant son appel au dialogue adressé à l'opposition et au pouvoir.

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La Syrie dénonce le soutien accordé par les États-Unis à l'opposition

Le ministre des Affaires étrangères de la Syrie a accusé les États-Unis d'avoir deux poids, deux mesures et a affirmé que la décision de l'administration Obama de fournir de l'aide aux rebelles qui tentent de renverser le président syrien Bachar al-Assad allait prolonger le conflit.

Selon Walid al-Moallem, il est inconcevable que le gouvernement américain investisse 60 millions $ pour soutenir l'opposition syrienne alors qu'il continue à imposer au pays des sanctions qui nuisent à son peuple.

M. Al-Moallem a fait ces commentaires samedi lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien, Ali Akbar Salehi, à Téhéran.

Le plus haut diplomate syrien a prévenu la communauté internationale de ne pas interférer avec les affaires intérieures de la Syrie, disant que la souveraineté du pays devait être respectée.

Il a ajouté que la population syrienne choisirait son prochain président dans le cadre d'élections prévues pour 2014.

Avec Associated Press