Le médiateur international pour la Syrie a invité dimanche l'opposition et une délégation «acceptable» du régime de Damas à entamer un dialogue sous les auspices de l'ONU, au moment où se ravivaient les soupçons sur un soutien militaire du Hezbollah libanais au régime syrien.

De son côté, Israël a estimé que Damas contrôlait l'arsenal chimique syrien, mais que l'État hébreu devait «ouvrir l'oeil» pour que ces armes ne tombent pas dans les mains d'Al-Qaïda ou du Hezbollah.

Le Hezbollah, bête noire d'Israël, est l'allié indéfectible de l'Iran et du régime syrien, qui l'a aidé militairement durant de nombreuses années.

Un responsable au sein du Hezbollah a indiqué que trois Libanais chiites avaient été tués et 14 autres blessés dans des combats contre les rebelles en Syrie.

Le responsable, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, n'a pas voulu préciser s'il s'agissait de membres du parti armé.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé en 2012 que des membres de son parti combattaient les rebelles syriens, mais à titre individuel.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, ces Libanais sont membres des comités populaires syriens, pro-régime, et ont été entraînés par le Hezbollah. L'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie, avance un bilan de trois chiites tués et 21 blessés samedi, ainsi que 10 morts du côté rebelle.

Cet incident a été révélé quelques heures après que le principal bloc de l'opposition syrienne a accusé le Hezbollah d'intervenir «militairement» dans le conflit en Syrie.

Selon le Conseil national syrien (CNS), des membres de la puissante formation ont lancé samedi «une attaque armée» sur trois villages de la région de Qousseir, proche de la frontière libanaise, faisant des victimes civiles et poussant des «centaines» d'habitants à l'exode.

Face à la poursuite des violences, qui ont fait 70 000 morts en près de deux ans selon l'ONU, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a suggéré qu'un dialogue entre l'opposition et une délégation «acceptable» du régime de Damas se tienne dans un siège de l'ONU.

Il a estimé que l'offre de dialogue sous condition avec des représentants du régime lancée par le chef de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, «était toujours sur la table et le restera».

Fin janvier, M. Khatib s'est dit ouvert «à des discussions directes avec des représentants du régime qui n'ont pas de sang sur les mains», au sujet d'un départ de M. Assad. Damas avait répondu être prêt au dialogue, mais sans «condition préalable».

Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'État américain John Kerry a parlé dimanche par téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

«Sur la Syrie, ils ont évoqué la nécessité que les États-Unis et la Russie usent de leur influence respective sur les parties pour promouvoir un processus de transition politique viable», a précisé dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland.

Les deux pays se sont opposés sur la question du conflit syrien, la Russie usant de son influence pour défendre son allié Bachar al-Assad, dont Washington réclame le départ.

Sur le terrain, les combats ont fait 87 morts (29 civils, 35 rebelles et 23 soldats) dimanche à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

Ils ont notamment touché Deir Ezzor (est), dont la majorité des quartiers est contrôlée par les rebelles, mais qui est la cible de bombardements intenses des forces du régime postées en surplomb, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les rebelles, qui cherchent à conquérir les positions de l'armée de l'air autour d'Alep (nord) ont mené des offensives à proximité de l'aéroport d'Alep, de la base militaire de Nayrab, adjacente, et de la base aérienne militaire de Kwiyres, à l'est d'Alep, selon l'OSDH.

Ils ont conquis des points de contrôle militaires autour de Nayrab, tandis que l'aviation du régime menait des raids pour repousser les rebelles assiégeant des fabriques militaires à Safireh, à l'est d'Alep.