Les rebelles syriens ont conquis une zone stratégique près de l'aéroport international d'Alep samedi, prenant le contrôle d'une importante route utilisée par le régime du président Bachar el-Assad pour ravitailler ses soldats en poste dans la ville.

Ailleurs dans le pays, les combats se sont poursuivis sans relâche, faisant plus de 60 morts à l'échelle nationale, selon des militants.

Les troupes loyales au président Bachar el-Assad et les rebelles sont enlisés dans un affrontement mortel à Alep, la plus grande ville de Syrie et sa métropole commerciale, et ce depuis une attaque de l'opposition l'été dernier. Sept mois plus tard, les rebelles contrôlent de grands pans de la ville et de ses banlieues, incluant plusieurs bases militaires, mais ils n'ont pas été en mesure de surmonter le défi de la puissance de feu largement supérieure du régime.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les insurgés ont réussi à mettre la main sur le quartier de Cheikh Saïd, situé au sud-est d'Alep, après des jours de combats avec les troupes d'El-Assad.

Il s'agit d'un coup dur pour le gouvernement syrien puisque le territoire conquis comprend une route majeure reliant la ville à l'aéroport qui permettait à l'armée d'acheminer des provisions et des hommes à Alep, qui est le principal centre urbain et commercial de la Syrie.

Les rebelles avaient précédemment établi des enclaves à l'extérieur des principales villes syriennes pour menacer le gouvernement, y compris près de la capitale, Damas, mais ils ont plus tard été attaqués par l'artillerie et les avions de combat d'El-Assad.

Dans une tentative de renverser l'avance des rebelles à Alep, les avions du régime ont mené plusieurs raids dans le quartier de Cheikh Saïd, a annoncé l'Observatoire. Aucun décès n'a été annoncé suite à ces frappes.

Les puissances occidentales soutenant les rebelles, y compris les États-Unis, ont été réticentes à fournir des armes plus sophistiquées aux rebelles, en raison de l'influence grandissante d'un groupe lié à Al-Qaïda au sein des combattants anti-Assad se trouvant au front. Le pouvoir croissant des islamistes dans l'opposition syrienne a alimenté les craintes voulant que des radicaux musulmans puissent tenter de prendre le contrôle de la révolte qui a débuté de façon pacifique contre El-Assad, dont la famille a régné sur la Syrie pendant plus de 40 ans.

La coalition formant l'opposition au régime syrien a rejeté tout dialogue avec Damas jusqu'à ce qu'El-Assad ne démissionne. Moaz al-Khatib, le président de cette coalition dominée par le mouvement des Frères musulmans, a toutefois indiqué mercredi qu'il était prêt à négocier avec des membres du régime El-Assad pour mettre fin à la guerre de façon pacifique.

Malgré des désaccords sur les méthodes pour mettre fin aux combats, la Russie et les puissances occidentales sont mutuellement inquiètes quant à la possibilité que le régime El-Assad, désespéré, puisse utiliser ses stocks d'armes chimiques. D'autres craignent que ces armes puissent tomber entre les mains d'islamistes radicaux.