La Syrie a démenti jeudi avoir tiré des missiles Scud, comme l'affirment les États-Unis et des rebelles, selon la télévision officielle.        

«Le ministère des Affaires étrangères dément catégoriquement les rumeurs affirmant que l'armée syrienne a tiré des missiles Scud», a affirmé la chaîne d'État.

«Chacun sait que les missiles Scud sont des armes stratégiques de longue portée et ne sont pas utilisés contre des bandes armées terroristes», rapporte la télévision, citant une source au sein du ministère.

Cette source ajoute que «les bandes terroristes armées utilisent désormais des armes sophistiquées», qualifiant de «complot» les informations sur des tirs de Scud par l'armée syrienne.

Les États-Unis ont accusé le régime de Bachar al-Assad d'utiliser des missiles et bombes incendiaires contre les rebelles. «Des Scud sont tombés en Syrie», a déclaré à l'AFP un responsable sous couvert d'anonymat.

Jeudi, un officier déserteur d'une brigade de l'armée syrienne spécialisée dans les missiles sol-sol dans la province de Damas avait affirmé à l'AFP que l'unité à laquelle il avait appartenu avait tiré plusieurs missiles Scud en direction de régions rebelles.

Le lieutenant Araba Idriss a expliqué être toujours en contact, depuis sa désertion il y a 10 mois, avec des officiers et des militaires du bataillon 578 de la brigade 155.

Ces derniers lui ont affirmé avoir tiré cinq missiles Scud lundi depuis leur base de Nassiriya, sur la route reliant Damas à Homs (centre).

«Les missiles ont été tirés lundi vers le nord-ouest, à 10 h 45 (3 h 45 à Montréal), 12 h 30 (5 h 30 à Montréal), 13 h 50 (6 h 50 à Montréal), 15 h 15 (8 h 15 à Montréal) et 17 h 10 (10 h 10 à Montréal)», a précisé le lieutenant Idriss qui dirige désormais le bataillon al-Hassan au sein de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles).

Un autre militaire, qui a déserté cette brigade au lendemain des tirs, a confirmé cette information, préférant s'exprimer sous le couvert de l'anonymat par crainte de représailles contre sa famille.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a  «condamné avec force» le tir de «plusieurs missiles à courte portée» en Syrie «plus tôt dans la semaine».

«L'utilisation de tels armements aveugles démontre le peu de cas que fait le régime de la vie des Syriens», a-t-il ajouté.

«Les missiles ont été tirés à l'intérieur de la Syrie et ont frappé le territoire. Aucun pays voisin n'a ainsi été touché», a précisé M. Rasmussen après s'être entretenu au siège de l'OTAN avec le premier ministre néerlandais, Mark Rutte.

«Nous ne pouvons confirmer les détails techniques des missiles, mais des indications font état de missiles de type Scud», a ajouté le secrétaire général.

M. Rutte a confirmé que son pays allait déployer «dès que possible» deux batteries de missiles de défense Patriot en Turquie afin de protéger ce pays, membre de l'OTAN, d'éventuelles attaques en provenance de Syrie.

«Nous prévoyons qu'ils seront opérationnels à la fin janvier (...)

Leur localisation sera décidée avec nos alliés», a indiqué M. Rutte.

L'Allemagne et les États-Unis ont également donné leur accord pour déployer des batteries de Patriot au cours du premier trimestre 2013.

M. Rasmussen a salué la décision des Pays-Bas, qui «est un signal fort de la solidarité alliée», et a rappelé que ce déploiement était «purement défensif».