La décision de la France d'accueillir un «ambassadeur» de la Coalition d'opposition syrienne constitue un acte «hostile» à l'égard de la Syrie, a estimé dimanche le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Heydar.

«La France se comporte comme une nation hostile (...), comme si elle voulait revenir à l'époque de l'occupation de la Syrie», a déclaré à l'AFP M. Heydar, en faisant allusion au mandat français sur la Syrie (1920-1946).

La France «veut parler au nom du peuple syrien, mais (notre) peuple n'y attache aucune importance», a-t-il ajouté le ministre, avant une réunion à Téhéran entre des représentants du gouvernement syrien et ceux de plusieurs petits partis d'opposition tolérés par le régime de Damas.

Le président français François Hollande a annoncé samedi que la France allait accueillir à Paris un «ambassadeur» de la nouvelle Coalition nationale de l'opposition syrienne, formée le 11 novembre à Doha.

Aucun des mouvements d'opposition membres de cette Coalition ne participe à la réunion de Téhéran, à laquelle n'ont été conviés que «des mouvements qui acceptent le dialogue» avec l'actuel régime de Damas, a précisé M. Heydar.

La Coalition refuse toute discussion avant le départ du président Bachar al-Assad, et a demandé des armes pour abattre plus rapidement le régime syrien.

Le vice-premier ministre syrien Ghadri Jamaïl, également présent à Téhéran, a accusé la France de «chercher à légaliser la fourniture d'armes à cette coalition qui refuse de résoudre la crise par le dialogue».

La France a annoncé jeudi qu'elle allait proposer à ses partenaires européens une levée de l'embargo sur «les armes défensives» pour aider l'opposition.

Le rôle de la France est «très mauvais» et la place dans une «situation de guerre indirecte contre la Syrie», a affirmé M. Ghadri Jamaïl.