Au moins 20 soldats de l'armée syrienne ont péri vendredi dans des combats contre des rebelles aux abords du poste-frontière de Rass al-Aïn, l'un des deux derniers points de passage vers la Turquie encore aux mains de l'armée syrienne, a rapporté une ONG syrienne.    

Ces combats qui font rage depuis jeudi dans cette localité du Nord-Est kurde de la Syrie avaient déjà fait 26 morts, dont 16 soldats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), et poussé plus de 8000 Syriens à fuir vers la Turquie, selon un responsable du ministère turc des Affaires étrangères.

L'ONG précise que de nombreux autres membres des forces de sécurité ont en outre été faits prisonniers, lors de l'assaut lancé par des rebelles sur les sièges des Renseignements, de la Sûreté de l'État et de la Sécurité militaire dans la ville de Rass al-Aïn.

Les rebelles ont pris le contrôle des locaux de ces services de sécurité, poursuit l'OSDH, qui cite des témoins sur place affirmant que peu de militaires ont pu s'échapper, pris au piège dans les bâtiments.

Selon un médecin sur place, également cité par l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie, le bilan pourrait s'élever à une quarantaine de morts, le chef de district et au moins 25 soldats étant portés disparus.

Des centaines de combattants rebelles avaient convergé jeudi à l'aube depuis la Turquie vers Rass al-Aïn, dans la province de Hassaka, tandis que l'armée y envoyait des renforts.

Depuis le début des combats, six civils turcs ont été blessés dans la ville voisine de Ceylanpinar par des balles perdues, selon une source aux Affaires étrangères turques.

Les autorités turques locales ont pressé la population de s'éloigner de la zone frontalière et fermé les écoles pendant deux jours par mesure de précaution, a indiqué de son côté l'agence turque Anatolie.

L'armée turque a également déployé des renforts dans la zone. Depuis le bombardement début octobre du village frontalier turc d'Akçakale, qui a tué cinq civils turcs, Ankara a renforcé ses effectifs militaires le long de la frontière syrienne et riposte désormais systématiquement à tout tir d'obus syrien frappant son territoire.

Habituellement, le poste de Rass al-Aïn n'est ouvert qu'à l'occasion des fêtes religieuses, et aux seuls piétons, pour permettre aux populations arabophones des deux côtés de la frontière de rendre visite à leurs familles.

Après avoir longtemps soutenu le régime de Bachar al-Assad, le gouvernement turc a pris fait et cause pour les rebelles et appelle au départ du président syrien.