Vingt et un membres de la force d'élite de la Garde républicaine ont été tués jeudi matin à Qoudsaya, dans la banlieue ouest de Damas, par une explosion suivie d'échanges de tirs, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La tension était vive par ailleurs à la frontière avec la Turquie, dans le nord, où l'armée turque a poursuivi dans la matinée ses bombardements sur le territoire syrien en riposte à des tirs meurtriers la veille sur le village turc d'Akçakale.

Les bombardements turcs visant dans la nuit une position de l'armée syrienne dans la région de Rasm al-Ghazal, ont tué «plusieurs soldats syriens», selon l'ONG.

La plupart des 21 membres de la Garde républicaine ont été tués dans une explosion, et d'autres ont péri dans des affrontements avec les rebelles, qui se poursuivent, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

«Les rebelles ont vraisemblablement utilisé une petite charge explosive mais elle était placée à proximité des résidences des Gardes républicains», a-t-il précisé.

Les forces de l'ordre ont procédé dans la matinée à des perquisitions et des arrestations arbitraires dans cette banlieue, selon l'OSDH.

L'armée syrienne avait mené mercredi une offensive d'envergure dans cette banlieue, à Qoudsaya et al-Hama, deux bastions rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes), théâtres de bombardements, arrestations et perquisitions, avait rapporté cette ONG qui se base sur un large réseau de militants.

Toujours dans la province de Damas, la ville de Zabadani (nord-ouest), les vergers entourant la localité de Jdeidet Artouz (sud-ouest), et la Ghouta (nord-est) étaient également la cible de pilonnages de l'armée, qui ont blessé plusieurs personnes et détruit des maisons.

L'armée mène une importante opération ces dernières semaines pour tenter de chasser les rebelles de la province de Damas, en particulier après que les violences eurent atteint la capitale mi-juillet.

Dans la grande métropole du nord, Alep, où au moins 48 personnes ont été tuées, en majorité des militaires, mercredi dans un triple attentat à la voiture piégée, les quartiers de Salaheddine (ouest), Bab al-Nasr (centre) et Sakhour (est) étaient bombardés, selon l'OSDH.

De violents combats se déroulaient également dans certains de ces quartiers où un char a été détruit, selon la même source.

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), plusieurs villages étaient bombardés, et des affrontements avaient lieu dans la vallée al-Rouj.

Dans celle de Deir Ezzor (est), un combattant rebelle a péri dans des bombardements sur la localité de Mouhsen. La ville d'Abou Kamal, à la frontière avec l'Irak, a été également bombardée, selon l'OSDH.

Dans la province de Homs (centre), trois civils ont été tués par des bombardements à Rastane et Qalet al-Hosn.

Dans un bilan provisoire, l'OSDH fait état de la mort d'au moins 28 personnes, dont cinq civils, à travers la Syrie jeudi.

La veille, les violences ont fait au moins 147 morts, dont 52 civils, selon l'ONG, qui fait état d'un bilan de plus de 31 000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.