Le gouvernement syrien ne doit plus utiliser d'armes lourdes afin de faciliter la fin de la violence en Syrie, a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors d'une rencontre avec le premier ministre syrien Waël al-Halaqi vendredi à Téhéran.    

« J'ai rappelé que toutes les parties devaient cesser toute forme de violence, la responsabilité principale incombant au gouvernement syrien, qui doit cesser d'utiliser des armes lourdes », a déclaré M. Ban lors d'un point de presse retransmis par la télévision iranienne en anglais Press-TV.

Le chef de l'ONU a rencontré M. al-Halaqi et le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, en marge du sommet des Non-Alignés organisé jeudi et vendredi à Téhéran.

« Tous les acteurs qui fournissent ou pourraient fournir des armes aux deux parties doivent cesser de le faire », a insisté M. Ban, en rappelant aussi que le gouvernement syrien avait « la responsabilité » de protéger la population civile.

Le chef de l'ONU a également déclaré avoir « appelé l'Iran à travailler en faveur de la paix et de la sécurité en Syrie », lors de ses entretiens avec les dirigeants iraniens en marge du sommet.

M. Ban a demandé jeudi au président iranien Mahmoud Ahmadinejad « d'user de l'influence » de l'Iran pour convaincre le régime syrien de « mettre fin d'urgence à la violence ».

Téhéran « peut jouer un rôle important dans un règlement » de la crise syrienne, a estimé le chef de l'ONU, alors que les États-Unis et l'opposition syrienne considèrent que l'Iran est disqualifié par son soutien sans faille au régime de Damas depuis le début de la révolte en mars 2011.

Les dirigeants iraniens estiment que ce soutien est stratégique pour l'Iran, qui ne peut pas se permettre de perdre son principal allié dans la région.

Le Guide suprême iranien Ali Khamenei l'a réaffirmé vendredi à M. al-Halaqi en qualifiant le gouvernement syrien de « victime » d'un conflit dont il a attribué la responsabilité « cachée » aux États-Unis et à Israël.

Téhéran accuse certains pays occidentaux, mais aussi l'Arabie saoudite et le Qatar, d'avoir encouragé la révolte en Syrie et de l'entretenir par des livraisons d'armes aux rebelles dans le but d'affaiblir l'alliance irano-syrienne contre Israël.

La plupart des pays arabes et la Turquie réclament au contraire, à l'instar des Occidentaux, le départ du président Bachar al-Assad.

Pour sa première visite en Iran, le nouveau président islamiste égyptien Mohamed Morsi a créé un incident jeudi à l'ouverture du sommet des Non-Alignés en dénonçant « le régime oppressif » devenu « illégitime » en Syrie, ce qui a poussé la délégation syrienne à quitter la salle.