Au moins 20 civils, dont huit enfants et neuf femmes, ont péri jeudi dans un bombardement mené par les troupes régulières dans la région d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).                

Le bombardement a visé la zone d'Abou el-Zouhour, après que les rebelles eurent affirmé avoir pris le contrôle de l'aéroport de la ville et abattu un avion de combat à l'issue de violents combats avec l'armée.

Des vidéos diffusées jeudi par des militants sur YouTube sous le titre « le massacre d'Abou el-Zouhour » montrent des civils, dont certains armés, cherchant des corps sous des décombres et découvrant des cadavres en s'écriant: « Oh Dieu, ne vois-tu pas ce qui se passe? ».

Le colonel Afif Mahmoud Sleimane, chef du conseil militaire rebelle pour Idlib, avait affirmé plus tôt à l'AFP que des « centaines de rebelles » avaient attaqué l'aéroport d'Abou el-Zouhour, l'un des deux plus importants aéroports militaires de la province, et abattu un avion MiG peu après son décollage.

Il était impossible de vérifier ces informations de source indépendante compte tenu des restrictions imposées aux journalistes et organisations internationales en Syrie.

Citant des militants et des témoins, l'OSDH a de son côté rapporté qu'un avion militaire s'était écrasé près de l'aéroport d'Abou el-Zouhourdu, sans dire s'il avait été abattu, et que les rebelles avaient contrôlé « en partie » le site.

L'attaque de jeudi intervient au lendemain d'une autre opération contre l'aéroport militaire de Taftanaz, également dans la province d'Idlib. Les rebelles avaient alors affirmé avoir bombardé le site à l'artillerie et détruit plusieurs hélicoptères, mais sans parvenir à contrôler le site.

« Taftanaz et Abou el-Zouhour sont les deux principaux aéroports à Idlib à travers lesquels le régime envoie ses avions pour bombarder les maisons des civils et commettre des crimes que nous ne pouvons plus supporter. Nous avons donc décidé de les attaquer », a expliqué le colonel Sleimane.

« Nous prévenons le régime que dans les prochains jours, il va faire face à plus d'attaques qui l'obligeront à ne plus commettre de massacres. On ripostera à chaque massacre par des opérations de qualité », a-t-il insisté.

Au total, au moins 77 personnes - 46 civils, 21 soldats, 10 rebelles - ont été tuées jeudi à travers la Syrie, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

À Alep, deuxième ville du pays où se joue une bataille cruciale, l'armée a bombardé plusieurs quartiers rebelles, tuant au moins quatre civils, selon l'OSDH. Des combats se sont également déroulés dans plusieurs localités près de Damas.

Dans la région de Homs (centre), six civils dont un enfant et trois rebelles ont été tués dans des bombardements et des combats.

Comme chaque fin de semaine, des militants anti-régime ont lancé un appel à manifester vendredi.

Ils ont choisi cette semaine le slogan « Daraya, une flamme qui ne s'éteindra jamais », en référence à cette localité de la banlieue de Damas où plusieurs centaines de corps ont été retrouvés le week-end dernier après une offensive de l'armée qui a duré plusieurs jours. Régime et opposition se sont rejeté la responsabilité du massacre.