Le président syrien Bachar al-Assad a réaffirmé dimanche que son régime vaincra «à n'importe quel prix» le «complot étranger» dirigé contre son pays, a rapporté l'agence officielle Sana.

«Le peuple syrien ne permettra pas au complot de réussir et d'atteindre ses objectifs», et le vaincra «à n'importe quel prix», a indiqué M. Assad, confronté à une révolte depuis plus de 17 mois, en recevant un émissaire iranien à Damas, selon Sana.

«Ce qui se passe n'est pas seulement dirigé contre la Syrie, mais contre la région tout entière», a ajouté le chef de l'État syrien.

«Parce que la Syrie est une pierre angulaire dans la région, les forces extérieures visent la Syrie en vue de faire réussir leur complot dans toute la région», a-t-il poursuivi.

«La Syrie continuera dans sa stratégie de résistance (...) en dépit de la collaboration entre les pays occidentaux et certains États de la région pour qu'elle change de position», selon lui.

Depuis le début de la révolte, le régime Assad accuse les rebelles qui combattent ses troupes d'être des «gans terroristes armés» à la solde de l'étranger, ainsi que des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie de les financer et de les armer dans le but de semer le chaos dans le pays.

M. Assad a ignoré tous les appels de la communauté internationale à partir, se targuant du soutien de la population, alors que la répression et les combats ont fait environ 25 000 morts en 17 mois selon une ONG syrienne.

L'Iran peut faire partie de la «solution» en Syrie, selon Le Caire

L'Égypte a défendu dimanche son idée d'un groupe régional de contact sur la Syrie qui inclurait l'Iran, ferme allié du régime de Bachar al-Assad, en assurant que Téhéran pouvait «faire partie de la solution» à la crise syrienne.

Le nouveau président égyptien, Mohamed Morsi, a proposé mi-août lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) de La Mecque la mise en place d'un tel groupe comprenant l'Égypte et l'Iran, ainsi que l'Arabie saoudite et la Turquie, deux pays soutenant les rebelles syriens.

«Si ce groupe réussit, l'Iran ferait partie de la solution et pas du problème», a déclaré à des journalistes le porte-parole de la présidence égyptienne, Yasser Ali.

«Résoudre le problème (syrien) demande d'inviter toutes les parties actives dans la région», a-t-il dit, en relevant que Téhéran était un «partenaire influent» de Damas.

L'Iran a déjà fait savoir le 17 août dernier qu'il «accueillait favorablement» la proposition du président islamiste égyptien.

M. Morsi doit se rendre le 30 août prochain à Téhéran à l'occasion du sommet du Mouvement des pays Non-Alignés (NAM), dont la présidence passe de l'Égypte à l'Iran.

Il s'agira de la première visite d'un chef de l'État égyptien en Iran depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a plus de trente ans.

M. Ali a toutefois affirmé que cette visite «de quelques heures» seulement serait uniquement consacrée au sommet des Non-Alignés.

«Aucun autre sujet n'est prévu», a-t-il assuré, interrogé pour savoir si la question d'une reprise des relations diplomatiques entre les deux pays pourrait être abordée.

Dans une entrevue publiée mardi par le journal égyptien Al-Ahram, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi avait en revanche estimé que son pays et l'Égypte s'acheminaient vers une reprise de leurs relations diplomatiques.

«Nous marchons dans cette voie et le rétablissement de nos relations ne dépend plus que de mesures protocolaires», avait-il assuré.

Téhéran a rompu ses relations diplomatiques avec Le Caire en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion en 1979 des accords de paix entre l'Égypte et Israël.

Première apparition publique du vice-président syrien en plus d'un mois

Sur le plan diplomatique, la presse officielle a appelé le nouveau médiateur international, Lakhdar Brahimi, à ne pas suivre le même chemin que son prédécesseur Kofi Annan qu'elle a accusé de s'être «plié aux pressions des Occidentaux et Américains», pour qui toute solution au conflit passe par le départ de M. Assad.

M. Brahimi s'est jusqu'ici gardé de prendre position sur ce sujet, au grand mécontentement de l'opposition.

À Damas, le vice-président Farouk al-Chareh, l'une des personnalités sunnites les plus en vue du régime, est apparu en public pour la première fois depuis plus d'un mois, à l'occasion de la visite de l'émissaire iranien, a constaté un journaliste de l'AFP.

Son sort avait fait l'objet de spéculations après l'annonce par l'opposition d'une tentative de défection «ratée».

M. Chareh n'a fait aucune déclaration à la presse, contrairement à M. Boroujerdi qui a réaffirmé le ferme soutien de Téhéran au régime syrien: «nous considérons la sécurité de la Syrie comme la nôtre», a-t-il prévenu.

M. Boroujerdi a annoncé que le premier ministre syrien Waël al-Halqi et le chef de la diplomatie Walid Mouallem représenteraient la Syrie au sommet des pays Non-Alignés, les 30 et 31 août à Téhéran.

Membre des Non-Alignés, l'Égypte a enfin défendu son idée d'un groupe régional de contact sur la Syrie qui inclurait l'Iran, mais aussi l'Arabie saoudite et la Turquie, deux alliés des rebelles, en assurant que Téhéran pouvait «faire partie de la solution» à la crise syrienne.