Un avion de guerre syrien a bombardé une petite ville partiellement contrôlée par des combattants rebelles près de la frontière turque, samedi, tuant huit personnes et en blessant au moins 20. Il s'agit de la plus récente escalade dans l'utilisation des forces aériennes par le gouvernement du président Bashar el-Assad dans le cadre de la guerre civile qui secoue cette nation arabe.

L'offensive aérienne de samedi après-midi, rapportée par des activistes dans la région ainsi que par l'Observatoire syrien des droits de la personne (OSDP), basé au Royaume-Uni, était l'une d'au moins deux attaques survenues samedi. L'augmentation du recours aux frappes aériennes par le régime a un impact mortel sur les civils et, aux yeux des rebelles, est une preuve de l'insensibilité du gouvernement aux victimes civiles alors qu'il se bat pour survivre contre les forces révolutionnaires.

Le nombre plus fréquent d'attaques aériennes survient également alors que les puissances occidentales se consultent pour réfléchir à la possibilité d'imposer une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie. La Russie a rejeté l'idée.

En Syrie, des activistes et l'OSDP n'ont pas été en mesure de dire quelle était la cible du chasseur Mig-25 lorsqu'il a tiré des roquettes contre Manbej, qui abrite une population d'environ 40 000 personnes.

Une autre frappe aérienne avait eu lieu plus tôt dans la journée dans la ville frontalière d'Azaz (nord), où plus de 40 personnes ont été tuées et au moins 100 autres blessées lors d'une précédente attaque cette semaine.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a déclaré, lors d'une entrevue télévisée, que son pays avait rejeté une intervention étrangère sous la forme d'une zone d'exclusion aérienne surveillée par des appareils militaires dans le nord de la Syrie; une idée, a-t-il dit, qui a été mentionnée comme étant une possible option par des responsables américains la semaine dernière.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a pour sa part indiqué que Washington et la Turquie discutaient d'une série d'étapes, y compris la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de certaines régions syriennes, alors que le régime El-Assad utilise de plus en plus ses forces aériennes pour attaquer les rebelles.