La secrétaire d'État Hillary Clinton a discuté par téléphone avec plusieurs ministres des Affaires étrangères occidentaux des moyens de coordonner leur action pour accélérer le départ du président syrien Bachar al-Assad, a indiqué mardi sa porte-parole.

À la suite d'un week-end de pourparlers en Turquie, Mme Clinton a tenu une conférence téléphonique durant plus d'une heure lundi avec les ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique William Hague, allemand Guido Westerwelle, et turc Ahmet Davutoglu, a indiqué le département d'État.

Les ministres ont évoqué «le soutien à apporter à l'opposition» en Syrie «afin de précipiter la chute du régime Assad», accusé de réprimer dans le sang une révolte populaire, ainsi que la situation des réfugiés et la transition post-Assad, a précisé la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

«La conversation a essentiellement visé à nous assurer que nous allons tous dans la même direction, que nous partageons tous nos informations, et que nous pensons tous en terme de division du travail», a ajouté Mme Nuland devant des journalistes.

Mme Clinton, arrivée ce week-end à Istanbul après une tournée marathon de 11 jours en Afrique, a assuré samedi que l'une des priorités des États-Unis était d'accélérer la fin du régime Assad après 17 mois de violences dans le pays qui ont fait près de 23 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Elle a par ailleurs rappelé que Washington s'en tenait pour l'instant à une «assistance non létale» de l'opposition et ne comptait pas utiliser les armes contre le régime, qui profite du soutien diplomatique de la Russie.

Mme Nuland a également souligné mardi que les États-Unis appelaient la Chine, autre alliée de Damas, à utiliser son influence pour pousser Bachar al-Assad à cesser la répression.

«Nous espérons que les Chinois feront ce qu'ils pourront et useront de leur influence pour encourager le régime Assad à mettre fin aux violences», a dit Mme Nuland, au moment où de hauts responsables américains et syriens sont en visite à Pékin.

La porte-parole a ajouté que Washington souhaitait que la Chine encourage Bachar al-Assad à appliquer le plan de paix de l'ancien émissaire international en Syrie, Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août estimant ne pas avoir reçu le soutien nécessaire à sa tâche.

Comme la Russie, la Chine a par trois fois opposé son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à accentuer la pression sur le régime Assad, estimant qu'il s'agit d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays.

Un peu plus tôt mardi, un haut responsable du Trésor avait indiqué que les États-Unis «encourageaient» les cadres du régime syrien à faire défection en suivant l'exemple de l'ex-Premier ministre Riad Hijab, et annoncé qu'il levait les sanctions prises à son encontre en le retirant de la liste noire des personnalités syriennes établie par Washington.