Le centre d'Alep, la métropole du nord de la Syrie, était le théâtre mardi de violents accrochages entre les rebelles et l'armée qui bombardait l'est de la ville, enjeu crucial du conflit, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les violences ont à nouveau fait 51 morts mardi à travers la Syrie --30 civils, 13 soldats et huit rebelles--, au lendemain de la mort de 265 personnes, selon l'OSDH, qui tire ses bilans d'un réseau de militants et de témoins à travers la Syrie.

L'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a attaqué entre 5 h 30 (22H30, au Québec) et 9h le quartier général de l'Armée populaire, qui regroupe des supplétifs de l'armée, dans le quartier kurde d'Achrafiyé (nord-ouest) où étaient retranché entre 300 et 400 membres de l'armée, des forces de sécurité et des miliciens pro-régime, selon l'OSDH.

L'intervention des hélicoptères a fait reculer les assaillants qui ont attaqué ensuite l'institut médico-légal, à proximité.

De violents combats ont eu lieu et les rebelles ont dû à nouveau se replier vers Achrafiyé, sous contrôle des miliciens kurdes de la branche syrienne du PKK, mouvement séparatiste kurde en Turquie.

«Ils ont laissé les rebelles passer, mais leur ont interdit de rester dans leur quartier pour ne pas être bombardés par le régime», a ajouté l'OSDH.

Selon son chef, Rami Abdel Rahmane, les hélicoptères et l'artillerie bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles Salaheddine et Soukkari (ouest et sud-ouest) ainsi que Sakhour et Chaar (est).

«Cela semble préparer une offensive terrestre», a-t-il dit.

Une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP que les frappes aériennes contre des positions rebelles dans l'ouest poussaient les insurgés à migrer vers le centre et l'est pour se protéger.

Mardi, des accrochages se déroulaient dans le centre d'Alep, dans les quartiers d'Antakia, d'Aziziya, de Bab Jénine, de Sabat Bahrat, et près du palais de justice à l'ouest, a précisé l'OSDH.

Lundi, 46 personnes avaient trouvé la mort à Alep, théâtre d'affrontements depuis le 20 juillet, où l'armée a achevé dimanche l'envoi d'importants renforts et est désormais prête pour la bataille «décisive», selon une source de sécurité.

D'après un responsable de la sécurité, au moins 20 000 militaires s'y trouvent et les rebelles comptent pour leur part entre 6000 et 8000 hommes, selon le journal al-Watan, proche du pouvoir.

Les insurgés disent tenir la moitié de la ville et affirment que, malgré les bombardements, notamment aériens, les soldats ne parviennent pas à avancer au sol.