Le gouvernement syrien a « bafoué » les résolutions de l'ONU en perpétrant une nouvelle tuerie dans le village de Treimsa, près de Hama, a affirmé vendredi le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.        

Dans une note adressée au Conseil de sécurité de l'ONU et dont l'AFP a eu copie, M. Annan estime qu'il est désormais « impératif » que le Conseil fasse pression pour que son plan de paix soit appliqué, et qu'il « envoie un message à tous avertissant qu'il y aura des conséquences pour le non-respect » de ce plan.

« Ceci est impératif et ne peut pas être plus urgent à la lumière des récents événements », ajoute M. Annan.

« L'utilisation (à Treimsa) d'artillerie, de tanks et d'hélicoptères, qui a été confirmée par la MISNUS (Mission de l'ONU en Syrie), est une violation des obligations et des engagements du gouvernement syrien de cesser d'utiliser des armes lourdes » dans les villes, une des clauses du plan de paix, a souligné le médiateur.

La tuerie de Treisma « nous rappelle une nouvelle fois et de manière sinistre que les résolutions du Conseil continuent d'être bafouées», ajoute M. Annan.

Il fait référence implicitement aux deux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité les 14 et 21 avril derniers. Ces textes entérinent le plan Annan et la création puis le déploiement de la MISNUS.

Dans une lettre accompagnant cette note, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon estime pour sa part que la tuerie de Treimsa constitue « une escalade scandaleuse » dans le conflit syrien.

L'armée syrienne a tué au moins 150 personnes, dont des dizaines de combattants rebelles, dans le centre du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'opposition a dénoncé un massacre tandis que le régime évoquait une opération contre des « terroristes ».

Les 15 États membres du Conseil ont repris vendredi leurs discussions sur un projet de résolution sur la Syrie, avec deux textes concurrents. L'un, déposé par les Occidentaux, menace Damas de sanctions économiques si les forces gouvernementales syriennes ne cessent pas leurs attaques à l'arme lourde. L'autre, de facture russe, n'évoque pas cette possibilité de sanctions. Ces négociations piétinent pour l'instant, selon des diplomates.