La Russie ne conclura pas de nouveaux contrats d'armement avec son allié syrien tant que la situation n'est pas stabilisée dans ce pays, ont indiqué lundi des responsables chargés des exportations d'armes russes.

Cette déclaration a été accueillie avec prudence par l'ONU et Washington.

«La Russie comme les autres pays est préoccupée par la situation en Syrie», a déclaré au salon aéronautique de Farnborough (Grande-Bretagne) le chef adjoint de la Coopération militaire technique de la Fédération russe, Vyacheslav Dzirkaln, cité par les agences de presse russes.

«Nous n'envisageons pas de nouvelles livraisons de nouvelles armes à ce pays», a déclaré le responsable russe. «Jusqu'à ce que la situation soit stabilisée, il n'y aura pas d'expédition de nouvelles armes», a ajouté M. Dzirkaln.

La Russie fait valoir depuis longtemps qu'elle ne fait qu'honorer les contrats en vigueur avec la Syrie et qu'elle ne fournit aucun de ses équipements les plus modernes aux termes des contrats signés depuis le début du conflit syrien il y a 16 mois.

Certaines entreprises russes du secteur de la Défense mènent toujours leurs propres négociations avec Damas et concluent des accords qui, selon la presse, n'ont pas encore été exécutés.

M. Dzirkaln faisait référence en particulier à la livraison de nouveaux avions d'entraînement Yak-130 exposés à Farnbourough. D'après des médias russes, plusieurs avions Yak auraient fait l'objet d'un contrat avec la Syrie, mais M. Dzirkaln a assuré que ces appareils ne seraient pas livrés.

En revanche, le directeur de l'Agence des exportations d'armement, Alexandre Fomine, a souligné que Moscou souhaitait continuer de fournir à Damas des armes et des équipements militaires conformément à d'anciens contrats.

«La Syrie est notre vieille amie et nous honorons toutes nos obligations à l'égard de nos amis», a déclaré M. Fomine aux agences russes.

Interrogé par la presse, un porte-parole des Nations unies, Eduardo Del Buey, a répondu que «le secrétaire général (Ban Ki-moon) avait dit clairement que tous les pays qui avaient de l'influence sur la crise en Syrie devaient s'abstenir de fournir des armes et que la militarisation ne permettrait pas de mettre un terme à la violence».

Prudent, le département d'État américain a dit «attendre une clarification des Russes», soulignant que si l'annonce «était vraie, ce serait un bon signe».

«Nous pensons que la poursuite des ventes d'armes au régime syrien ne fait que jeter de l'huile sur le feu. Il faut que les Russes mettent un terme à tous les transferts d'armes, pas seulement les contrats en cours mais aussi tous les nouveaux contrats», a insisté le porte-parole de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell.